Un raid aérien israélien dans le sud du territoire palestinien a causeé la mort de cinq militants du groupe radical Jihad islamique, de même que les tirs de roquettes depuis la bande de Gaza ont repris avant-hier soir contre Israël, faisant un blessé léger. Cet affrontement est le plus grave depuis l'instauration d'une trêve tacite entre les groupes armés de Gaza et Israël fin août dernier. Les cinq Palestiniens faisaient partie des Brigades al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique, et se trouvaient dans un camp d'entraînement près de Rafah. Trois autres combattants palestiniens ont été grièvement blessés. Le Jihad islamique a aussitôt prévenu qu'il répondrait pour venger la mort de ses hommes, parmi lesquels figure un commandant militaire local des Brigades al-Qods, Ahmed Cheikh Khalil. Depuis la tombée de la nuit, au moins sept projectiles ont été tirés de Gaza contre le sud d'Israël, où l'alerte rouge a été déclenchée. Quatre roquettes sont tombées dans la région d'Ashdod, faisant un blessé léger à Gan Yavneh. Plusieurs personnes en état de choc ont été prises en charge. Un immeuble d'habitation d'Ashdod, à quelque 35 km de la bande de Gaza, a été touché par une roquette, mais sans faire apparemment de victime. Le Jihad islamique et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une autre organisation radicale, ont pour leurs parts revendiqué ces tirs. s' autre part, l'armée israélienne a confirmé avoir mené en début d'après-midi un raid contre l'enclave palestinienne. Elle aurait indiqué dans un communiqué qu'un appareil avait attaqué un groupe de terroristes dans le sud de la bande de Gaza qui se préparait à tirer des roquettes à longue portée vers l'Etat hébreu. L'attaque aurait donc permis de faire échec à la tentative de tir, a précisé l'armée, en affirmant que le commando visé était responsable du tir d'une roquette de type Grad mercredi dernier vers Israël. Cet engin avait explosé dans la région d'Ashdod, sans faire de victime ni de dégâts majeurs. Les sirènes d'alarme avaient alors retenti dans des localités situées profondément en territoire israélien, comme Réhovo et Nes-Tziona, au sud de Tel-Aviv. Une première ! Jamais une roquette Grad n'avait atterri aussi loin de Gaza. Le raid d'avant-hier a été mené en plein jour, ce qui explique son bilan meurtrier. En général, l'aviation israélienne frappe plutôt la nuit en représailles aux tirs de roquettes. Le Jihad islamique a averti que cette attaque est un crime qui ne restera pas impuni. L'ennemi sioniste doit s'attendre à en payer un prix très élevé. Le porte-parole des Brigades al-Qods, Abou Ahmad, a même mit en garde contre son organisation qui aller répliquer dans les prochaines heures ou les prochains jours. Abou Ahmad a accusé Israël d'avoir délibérément lancé ce raid pour provoquer un regain de tension dans le but de ne pas relâcher les 550 détenus palestiniens qui doivent être libérés avant la fin de l'année dans le cadre de l'accord conclu entre l'Etat hébreu et le mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza. Cet accord d'échange sans précédent a abouti le 18 octobre dernier à la libération du soldat israélien Gilad Shalit, détenu à Gaza pendant plus de cinq ans, contre un premier contingent de 477 prisonniers palestiniens. Ces incidents sont les premiers depuis que Gilad Shalit a recouvré la liberté. Le raid d'avant-hier met en péril la trêve de facto conclu le 26 août par les mouvements palestiniens de la bande de Gaza, dont le Jihad islamique. Cette trêve avait été conclue à la suite d'une vague de violences dans et autour de la bande de Gaza au cours de laquelle 26 Palestiniens et un Israélien avaient été tués. Ces affrontements armés avaient éclaté après une série d'attaques qui avaient fait huit morts israéliens le 18 août dernier, dans la région d'Eilat (sud d'Israël). Gaza: les factions palestiniennes rétablissent un cessez-le feu à 04H00 GMT Les factions palestiniennes de Gaza se sont engagées à rétablir un cessez-le feu hier avec Israël après une journée de violences qui a fait dix morts, 9 Palestiniens et 1 Israélien, selon des sources proches du Hamas et du Jihad islamique. Cette trêve doit entrer en vigueur dimanche à compter de 06H00 locales (04H00 GMT), ont précisé les sources proches des deux principaux mouvements islamistes de la bande de Gaza. L'accord entre toutes les factions palestiniennes de Gaza a été décidé à la suite d'une intervention de l'Egypte, tôt hier matin. Les efforts et les contacts intensifs menés par des responsables des services de renseignement égyptiens ont conduit à un consensus national afin de restaurer l'accalmie avec Israël, a déclaré un chef de faction palestinienne, sous couvert de l'anonymat, à Gaza. Ces affrontements sont les plus sanglants depuis l'instauration d'une trêve tacite entre les organisations paramilitaires de Gaza et Israël fin août dernier.