Le Japon et le Vietnam ont confirmé, avant-hier, leur coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire, malgré l'accident de la centrale de Fukushima, et ont annoncé le développement conjoint de terres rares. Le Premier ministre vietnamien, Nguyen Tan Dung, en visite de quatre jours au Japon, a signé une déclaration commune avec son homologue japonais Yoshihiko Noda visant à promouvoir les liens entre les deux pays. Selon un communiqué, les deux chefs de gouvernement ont confirmé que le Japon aiderait comme prévu à construire deux réacteurs nucléaires au Vietnam, en dépit de l'accident de la centrale atomique Fukushima Daiichi consécutif au séisme et au tsunami du 11 mars dans le nord-est de l'archipel. Le Japon a promis de fournir des technologies présentant le plus haut niveau de sûreté. La poursuite de cette coopération suscitait des interrogations compte tenu de la gravité de l'accident de Fukushima et de son impact mondial. Toutefois, les industriels japonais (Toshiba, Mitsubishi Heavy Industries, Hitachi) et les pouvoirs publics n'ont pas renoncé à cette activité, estimant que les projets dans le monde allaient se poursuivre bien qu'ils puissent connaître des retards. Par ailleurs, le Vietnam et le Japon se sont également entendus pour commencer la production en commun de minerais de terres rares. Ils vont exploiter des mines riches en terres rares dans le nord-ouest du Vietnam, afin de produire du lanthane, du cérium et du néodyme, éléments indispensables à la fabrication de dalles à cristaux liquides (LCD) ou encore de moteurs pour véhicules hybrides (motorisation à essence et électricité), deux secteurs industriels d'importance au Japon. L'archipel cherche à diversifier les approvisionnements en terres rares pour ses industries de haute technologie, afin de moins dépendre de la Chine, laquelle contrôle plus de 90% de la production mondiale et tend à diminuer ses quotas d'exportation ou à utiliser ce moyen comme outil de pression diplomatique.