Un maire japonais a demandé au gouvernement de son pays de procéder au démantèlement de sa centrale nucléaire, considérant comme trop dangereux de poursuivre cette activité suite à la crise de Fukushima, rapportent des médias nippons. Il a demandé au gouvernement de démanteler le réacteur nucléaire de son village, Tokaimura, situé à 110 kilomètres au nord-est de Tokyo. Il s'agit du premier dirigeant local à demander le démantèlement d'un réacteur alors que le Premier ministre Yoshihiko Noda tente de réhabiliter le secteur nucléaire, dont l'image a été ternie par la crise de Fukushima.Le réacteur de Tokaimura, où l'industrie de l'énergie nucléaire commerciale est née dans les années 1950, est fermé depuis le séisme et le tsunami qui ont frappé le nord-est du Japon, le 11 mars dernier. Des tests de maintenance de routine sont réalisés depuis mai et il ne devrait pas reprendre ses activités avant août 2012. Le réacteur, vieux de 33 ans, a encore sept ans devant lui avant que sa licence n'arrive à expiration. Seulement 10 des 54 réacteurs nucléaires du Japon sont encore en activité sept mois après la catastrophe du mois de mars. Les craintes concernant la sûreté nucléaire font profondément hésiter les autorités locales à redémarrer les réacteurs. Mais le maire de Tokaimura, Tatsuya Murakami, est le premier dirigeant local à demander le démantèlement d'un réacteur, prévenant que si la vague qui a frappé son village le 11 mars avait été légèrement plus haute, le réacteur de Tokai Daini aurait pu représenter un danger bien plus important que la centrale de Fukushima, alors qu'un million de personnes vivent dans un rayon de trente kilomètres de sa centrale et que celle-ci est bien plus proche de Tokyo.Un responsable de Tokaimura a déclaré, mercredi dernier, que Tatsuya Murukami avait fait sa proposition lors d'un meeting un jour avant avec le ministre des Catastrophes nucléaires, Goshi Hosono. «La centrale ne devrait-elle pas être démantelée ?», a-t-il demandé lors de la réunion. Le réacteur a encore sept ans devant lui, et Tokyo electric power Co (Tepco) compte sur cette centrale de 1 100 mégawatts pour l'aider à compenser les 4 700 mégawatts de capacité perdue avec l'arrêt de la centrale de Fukushima Daiichi.Le Premier ministre Noda a déclaré que les réacteurs déconnectés en maintenance devraient reprendre leurs activités dès que les autorités locales confirmeraient qu'ils sont sécurisés, édulcorant le discours de son prédécesseur, Naoto Kan, qui avait déclaré en mars dernier que l'énergie nucléaire était trop risquée suite à l'accident de Fukushima. R. E.