De nouvelles dispositions proposées par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales ont été examinées par le Conseil de gouvernement qui a tenu sa réunion mardi. Ces dispositions introduisent de nouvelles conditions pour présenter les listes de candidature aux élections. Ce projet a pour objectif de modifier et compléter l'ordonnance du 6 mars 1997, modifiée et complétée, portant loi organique relative au régime électoral, selon le communiqué du conseil. Ces mesures interviennent après un constat fait par les pouvoirs publics et la classe politique concernant l'environnement qui a caractérisé les élections législatives tenues le 17 mai dernier. D'ailleurs, M. Noureddine Zerhouni avait bien expliqué, lors de l'annonce des résultats préliminaires des législatives, que le taux élevé des abstentions qui a dépassé les 60%, est à imputer au fait que la classe politique n'était pas convaincante dans sa campagne électorale. Il a également indiqué que l'apparition à chaque rendez-vous électoral de partis "occasionnels" et "microscopiques" est due à la loi électorale de 1997 qui permet la création d'un parti politique à partir de 15 personnes, chose qui ne reflète pas la représentativité de ces derniers au niveau du territoire national. La nouvelle Assemblée nationale démontre très bien cette situation, une diversité est remarquée. Cette dernière pourrait apporter de la richesse aux débats au sein de la chambre basse du Parlement, vu la diversité dans les idées et les principes idéologiques. Mais en remarquant le ralliement des députés des petits partis et les indépendants vers les "grands partis", il se confirme qu'il ne s'agit pas de défendre une idée ou un programme mais il est question d'avoir un siège à l'APN. Un autre phénomène a été bien aperçu lors des dernières législatives, il s'agit de l'achat des signatures pour pouvoir présenter une liste de candidature, ce qui pousse à bien réfléchir sur les conditions de la présentation de ces listes. En outre, certains partis estiment que la multiplication des listes de candidature a créé une certaine panique chez les citoyens lors du scrutin du 17 mai, puisque les électeurs se sont retrouvés en face de 24 listes, chose qui ne permet pas de voter de la façon la plus normale, si l'on sait qu'une tranche importante de la population est analphabète. A ce titre, le nouveau président de l'APN a réclamé des mesures visant à interdire les partis politiques qui n'ont pas d'ancrage dans la société. "Il faut prendre des mesures contre ces formations qui ont été créées par une quinzaine de personnes. Il y va de l'intérêt de la démocratie et des citoyens. Ces partis n'ont aucun ancrage au sein de la société, ils n'ont pas de militants et pas de programme politique", a-t-il indiqué lors de son passage, mardi dernier, à l'émission radiophonique "Tahaoulète". Il avait même estimé que les pouvoirs publics ont commis "une faute" en autorisant la création de tels partis durant les années 1990. "J'ai dénoncé cette pratique à l'époque. Mais cela doit changer, il faut prendre des mesures et légiférer pour que cela cesse", a-t-il ajouté. D'autre part, le gouvernement a examiné et endossé un avant-projet visant à proroger le mandat électoral des membres des Assemblées populaires communales et de wilaya issues des élections du 10 octobre 2002 et des élections partielles du 24 novembre 2005. Ceci permettra d'éviter la tenue des élections communales et de wilaya dans une période peu propice en raison de la rentrée scolaire et universitaire, du mois sacré de Ramadhan et des fêtes de Aïd El-Fitr. Ces différents facteurs risquent, en effet, de peser sur la préparation et la tenue du scrutin. Il est à noter que ces propositions examinées, hier, par le Conseil des ministres, seront soumises à la nouvelle Assemblée nationale afin de les mettre en œuvre avant les élections locales prévues à la fin du mois de novembre prochain.