La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, était en visite à Moscou, hier, où elle devait rencontrer le président russe Dmitri Medvedev pour discuter des conséquences de la crise de la dette en Europe, notamment en Russie. "Je pense que nous allons discuter des problèmes sérieux auxquels fait face l'économie mondiale, notamment ceux de la zone euro. Nos discussions concerneront aussi les conséquences de ces événements pour le développement économique de la Russie", a-t-elle mentionné. Elle a, à ce titre, souligné la menace que représentait pour la Russie la dépendance de son économie vis-à-vis des cours du pétrole. "Compte tenu du risque de ralentissement du rythme de croissance de l'économie mondiale, une des questions concrètes qui sera abordée est de savoir comment la Russie peut utiliser des prix encore élevés du pétrole pour réduire les facteurs de sa vulnérabilité économique", a relevé Mme Lagarde. Les ventes d'hydrocarbures constituent en effet un pilier de l'économie du pays, représentant plus de 60% du total de ses exportations. Rôle accru de la russie Or les pays de l'Union européenne sont parmi ses principaux partenaires commerciaux et tout ralentissement économique en Europe pourrait se traduire par une chute des revenus de la Russie. Mme Lagarde a par ailleurs indiqué qu'il sera également question des perspectives d'"un rôle accru de la Russie dans l'économie mondiale et au sein du FMI". Moscou a indiqué ces dernières semaines que la Russie pourrait soutenir les pays de la zone euro pour un montant allant "jusqu'à 10 milliards de dollars" via le FMI, tout comme les autres pays du groupe des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). "Nos pays seront prêts à participer aux efforts communs, notamment en débloquant des crédits selon les règles et les voies existantes au sein du FMI", a rappelé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, selon des propos retransmis à la télévision. "Mais on ne peut pas, simplement en débloquant des moyens financiers, régler un problème qui revêt un caractère systémique et qui concerne la stabilité et l'intégrité financière non seulement de la zone euro mais du système financier et de l'économie mondiale", a-t-il souligné. La Russie souhaite aussi que son rôle dans le processus de prise de décision au FMI soit renforcée. La venue à Moscou de Mme Lagarde est sa première visite officielle en dehors de l'Union européenne depuis sa prise de fonctions au FMI en juillet. Elle se rendra ensuite en Chine et au Japon.