Le chef de la diplomatie russe étrangère Sergueï Lavrov a déclaré que Washington n'adopte pas une attitude constructive envers l'Iran. M. Lavrov s'exprimait dans une interview à l'agence de presse russe ITAR-Tass à Moscou jeudi, " La coopération est le seul moyen de résoudre toutes les différences concernant le programme nucléaire de l'Iran", a-t-il ajouté. Se référant aux plans des Etats-Unis pour la mise en place d'un bouclier antimissile près des frontières russes, il a souligné que la Russie s'oppose aux Etats-Unis notamment dans l'actualité mondiale. En plus d'avoir émis de fortes réserves concernant les conclusions du rapport de l'AIEA, les Russes ont, en effet, averti avec véhémence hier qu'ils ne soutiendront pas de nouvelles sanctions contre Téhéran, comme le réclament avec insistance ces derniers jours Washington et le régime israélien. " Toutes sanctions supplémentaires contre l'Iran seront interprétées par la communauté internationale comme un instrument pour renverser le gouvernement à Téhéran. Une telle approche est inacceptable et la partie russe n'examinera pas des propositions en ce sens", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, à l'agence Interfax. Visiblement échaudé par le dossier libyen et, surtout, l'usage fait par l'OTAN des résolutions 1970 et 1973 adoptées par le Conseil de sécurité grâce à son consentement, Moscou ne veut également pas entendre parler d'une opération militaire contre l'Iran. A ce propos, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déjà mis en garde lundi contre une intervention armée contre l'Iran, estimant que cette option serait une "très grave erreur". "Notre position sur ce point est bien connue : ce serait une très grave erreur, aux conséquences imprévisibles", a déclaré M. Lavrov lors de déclarations retransmises par la télévision Rossia 24. " Il ne peut y avoir aucune solution militaire au dossier du nucléaire iranien, pas plus que pour tout autre problème du monde contemporain", a ajouté M.Sergueï Lavrov s'exprimait à l'issue d'entretiens avec son homologue irlandais, Eamon Gilmore. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et le secrétaire adjoint du Conseil suprême de sécurité nationale iranienne (CSSN) Ali Bagheri, ont discuté mercredi à Moscou du programme nucléaire iranien à la lumière de la publication d'un nouveau rapport du directeur général de l'AIEA. Selon le ministère russe des Affaires étrangères, les interlocuteurs ont également évoqué le problème du règlement des conflits au Proche-Orient et en Afrique du Nord. " La partie russe a réaffirmé son attachement au règlement des problèmes du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord par des moyens politiques et diplomatiques, à travers un dialogue national, sans ingérence extérieure", lit-on dans le communiqué. Vladimir Poutine, le chef du gouvernement n'a d'ailleurs pas manqué de dénoncer lundi encore "l'arrogance des grandes puissances" devant le tollé général suscité par les déclarations du régime israélien qui avait averti, dimanche de "la possibilité d'une attaque militaire contre l'Iran sachant que le régime israélien qui dispose d'un arsenal évalué à plus de 200 ogives nucléaires n'a jamais accepté aucune inspection de l'AIEA.