Les Etats-Unis ont échoué à envoyer le dossier du nucléaire iranien au Conseil de sécurité des Nations unies comme ils cherchaient à le faire, a estimé un responsable du nucléaire iranien, cité, hier, par le site de la télévision d'Etat. "L'objectif des Etats-Unis était d'envoyer le dossier iranien au Conseil de sécurité. Grâce aux efforts de la République islamique sur la scène internationale, le souhait américain a échoué", a déclaré Ali Bagheri, l'adjoint de Saïd Jalili, le chef des négociateurs nucléaires iraniens. Le conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a adopté, vendredi dernier, une résolution contre l'Iran, soupçonné d'avoir envisagé la mise au point de l'arme atomique, mais sans lui fixer d'échéance. Le directeur général de l'AIEA, le Japonais Yukiya Amano, avait parlé dans son rapport d'une "possible dimension militaire" du programme nucléaire iranien, sans toutefois conclure que l'Iran est capable ou sur le point de se doter de l'arme nucléaire. Ces dernières années, le Conseil de sécurité a adopté six résolutions, dont quatre assorties de sanctions économiques contre le programme nucléaire iranien. Le vote au sein de l'AIEA a mis au grand jour les profondes divergences au sein des cinq membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU sur le dossier, avec d'un côté Américains et Européens, partisans d'augmenter la pression sur l'Iran, et Russes et Chinois de l'autre, refusant toute nouvelle sanction. Le texte demande à Yukiya Amano d'informer le conseil des gouverneurs lors de sa prochaine réunion en mars sur la mise en œuvre de la résolution. M. Amano avait proposé, jeudi, l'envoi d'une mission "d'experts de haut niveau" en Iran pour clarifier tous les points litigieux listés dans l'annexe de son rapport. Le représentant de l'Iran auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, a déclaré samedi que l'Iran allait examiner cette demande et donnera "sa réponse après examen". "La disponibilité du directeur général pour envoyer une équipe d'inspecteurs doit être examinée de nouveau et la réponse sera donnée après examen", a déclaré M. Soltanieh. L'AIEA met l'Iran sous pression Le conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a adopté, vendredi dernier, une résolution contre l'Iran. Cette dernière a été adoptée à une très large majorité, par 32 voix pour, deux contre (Cuba et Equateur) et une abstention (Indonésie), sur 35 Etats membres, ont indiqué des diplomates en marge de la réunion du conseil des gouverneurs à Vienne, siège de l'agence de l'Organisation des Nations Unies (ONU). Les grandes puissances avaient fini par s'accorder la veille sur une résolution exprimant une profonde et croissante préoccupation sur le programme nucléaire de Téhéran, mais sans lui fixer d'échéance pour éclaircir les points en suspens exprimés dans le très critique rapport de l'agence. Même s'il ne conclut pas que l'Iran est capable ou sur le point de se doter de l'arme nucléaire, le rapport constitue la prise de position la plus sévère prise par l'agence après huit ans d'enquête. Il laisse peu de doute que l'Iran veut, pour le moins, se positionner pour avoir une capacité d'armement nucléaire, a estimé l'ambassadeur américain auprès de l'AIEA, Glyn Davies. La communauté internationale ne peut pas simplement revenir à la routine habituelle, ont réagi de leur côté la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne dans un communiqué commun. Et la Maison-blanche a aussitôt salué la résolution de l'AIEA, soulignant la volonté des Etats-Unis de maintenir la pression sur l'Iran. L'AIEA avait ainsi mis au grand jour les profondes divergences au sein des cinq membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU sur le dossier, avec d'un côté Européens et Américains, partisans (pour le moins) d'augmenter la pression sur l'Iran, et Russes et Chinois de l'autre, nettement plus modérés face à l'Iran, un important partenaire commercial. La résolution a ainsi été jugée par les experts comme peu ambitieuse comparé aux éléments contenus dans le rapport. Je ne suis pas déçu, a cependant assuré un diplomate européen. Le texte de la déclaration est équilibré, soutient le travail fait par l'agence, condamne l'absence de coopération de l'Iran et demande à Téhéran de coopérer enfin de manière urgente sans délai. L'AIEA demande aussi à Yukiya Amano d'informer le conseil des gouverneurs lors de sa prochaine réunion en mars sur la mise en œuvre de la résolution. Le Japonais avait annoncé jeudi avoir proposé l'envoi d'une mission d'experts de haut niveau en Iran pour clarifier tous les points litigieux listés dans l'annexe de son rapport. L'Iran a de nouveau rejeté les assertions sur une dimension militaire de son programme nucléaire, l'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, qualifiant, vendredi, le rapport de non-professionnel, déséquilibré, illégal et politisé. L'agence, en tant que gendarme du nucléaire, ne peut pas attendre jusqu'à ce que du matériel nucléaire ait effectivement été détourné à des fins non-pacifiques ou jusqu'à ce que nous ayons une preuve sans équivoque. Je dois alerter le monde maintenant, s'est justifié Yukiya Amano. Ashton exhorte l'Iran à accepter la négociation La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a exhorté, vendredi, Téhéran à accepter ses offres de négociation, à la suite de l'adoption par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'une résolution sur le programme nucléaire iranien. J'exhorte l'Iran une fois de plus à répondre de manière favorable aux offres et aux propositions que je lui ai faites avec les Six grandes puissances (USA, Russie, Chine, France, GB, Allemagne), a déclaré Mme Ashton, négociatrice des Six face à l'Iran, Mme Ashton rappelle qu'elle attend toujours une réponse des Iraniens à sa dernière lettre réitérant ses offres, en date du 21 octobre. La résolution de l'AIEA est une réaction aux résultats particulièrement incriminants sur les activités militaires nucléaires iraniennes qui figurent dans son dernier rapport, a encore jugé Mme Ashton. Mme Ashton ne fait en revanche aucune référence à la décision récente de l'UE de préparer de nouvelles sanctions renforcées à l'encontre de l'Iran, au cas où Téhéran refusait la voie de la coopération avec l'AIEA. Celles-ci sont en préparation, selon des sources diplomatiques, et devraient être prêtes pour le 1er décembre, date à laquelle les ministres européens des Affaires étrangères doivent se retrouver à Bruxelles.