Guêpier n Entre la volonté américaine d'imposer des sanctions à L'Iran, contestées par la Chine et la Russie, et l'intransigeance de Téhéran, le dossier nucléaire iranien constitue un vrai casse-tête pour l'administration. L'Iran défendra «avec fermeté ses objectifs nucléaires lors de toutes négociations sur son dossier nucléaire», a déclaré le président iranien Mahmoud Ahmadinejad cité ce samedi par la radio d'Etat. Cette déclaration compliquera davantage la mission des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne qui entameront, la semaine prochaine, des discussions sur la réponse à donner au refus de l'Iran de suspendre ses activités nucléaires sensibles, alors que Washington plaide pour l'adoption rapide de sanctions. Le Conseil de sécurité n'a pris aucune mesure immédiate à l'annonce, jeudi, que l'Iran n'avait pas suspendu ses activités d'enrichissement d'uranium, en dépit de la date butoir fixée au 31 août par l'ONU. En vertu de la résolution 1696 du Conseil, celui-ci devrait, à terme, se réunir pour étudier des mesures contre l'Iran. Mais l'ambassadeur américain aux Nations unies, John Bolton, a expliqué que le Conseil n'agirait pas avant un prochain entretien entre le haut représentant pour la politique extérieure de l'Union européenne (UE), Javier Solana, et Ali Larijani, chef du dossier nucléaire iranien. De hauts responsables des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne) plus l'Allemagne se retrouveront à Berlin, jeudi prochain. Le Conseil avait exigé que l'Iran cesse toutes ses activités d'enrichissement d'uranium d'ici au 31 août, au risque d'encourir d'éventuelles sanctions. Les pays occidentaux soupçonnent que le programme nucléaire iranien, sous le couvert d'applications civiles, permette à Téhéran de se doter de l'arme atomique. Israël, l'ennemi juré de la République islamique, ne rate pas une occasion pour attiser la tension et créer un climat de conflit et de menace envers elle, certainement dans le but d'influencer les décisions de la réunion des cinq. En effet, l'Etat hébreu envisage «une option militaire» pour empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire, a estimé hier Shavtaï Shavit, un ancien chef du Mossad, les services secrets israéliens. «Israël doit se préparer à la pire des possibilités, même à une option militaire», a déclaré l'ancien patron du Mossad à la télévision publique, constatant que les efforts diplomatiques de la communauté internationale pour que l'Iran cesse ses activités liées à l'enrichissement d'uranium n'avaient pas abouti. Israël accuse l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous le couvert de son programme nucléaire civil. Par ailleurs, les Etats-Unis ont démenti, hier, que l'ancien chef du gouvernement, Felipe Gonzalez, ait mené cette semaine une médiation entre Washington et Téhéran, comme l'a annoncé le quotidien espagnol El Pais. «Je ne suis pas au courant de l'existence d'efforts de médiation», a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack. «Les Iraniens savent ce qu'ils ont à faire et nous attendons qu'ils le fassent», a-t-il ajouté.