La lutte contre la désertification, engagée depuis bientôt une décennie dans la wilaya de Djelfa, s'inscrit en ligne droite de la préservation du biotope naturel, mis à rude épreuve par les effets conjugués du climat (fréquence du sirocco d'origine désertique), l'évaporation des eaux de surface, l'érosion des roches par le transport des débris, et l'accumulation des sables formant des dunes. Aussi, le Haut commissariat au développement de la steppe (HCDS), la Direction des services agricoles (DSA) et la Conservation des forêts ont entamé depuis longtemps un vaste programme de reboisement et de mise en défens des terres, destinée notamment à la fixation des sols, en premier lieu, et à la régénération du tapis végétal. Avec 2.122.428 hectares, soit 84,85% de la superficie agricole totale (SAT), cet " océan " de pacage et parcours est également agressé par la pratique d'élevage ad-libitum, les labours illicites pour la production des céréales et les besoins de chauffage ( arrachage des plantes, déforestation. Selon des services du HCDS, les plans d'action engagés sont aussi axés sur l'installation de brise-vent pour fixer les dunes et stopper l'avancée des sables parallèlement à la délimitation des zones de pacage pour éviter les problèmes de dégradation du couvert végétal, la plantation d'espèces fourragères rustiques, tels le tamaris, l'atriplex, ainsi que l'introduction du pin d'Alep et cyprès d'autres actions ont été menées en parallèle : il s'agit de l'extension des oliveraies existantes, et d'espèces forestières adoptées aux conditions climatiques de la région. " Toute la protection des zones du nord du pays contre la désertification doit nécessairement commencer par la protection des régions steppiques. Et la wilaya de Djelfa, qui souffre de ce fléau eu égard à sa position géographique de l'immensité de sa steppe fait de la lutte une des priorités de ses actions de développement, commente un ingénieur des forêts. Ces entreprises, ces dernières années, commencent à apporter des réponses adéquates pour freiner les déséquilibres observés sur ce type de zones et la récupération de vastes terres promises à la désertification. Dans cette optique, plus de 392.100 ha de parcours ont été déjà mis en dépens et 65.13 ha de terres ont fait l'objet de plantations d'espèces fourragères rustiques. La wilaya de Djelfa se trouve sur le couloir des vents violents (sirocos) chauds et secs dont la durée peut varier de 20 à 30 jours par an, qui accélèrent considérablement le processus. Les conditions climatiques marquées par de faibles précipitations, des températures dépassant les 40° en été, sont également des facteurs qui aggravent la désertification, de même que l'action humaine inconsciente (labours sauvages, pacage incontrôlé, urbanisation tentaculaire). On signale, au passage, que l'Assemblée populaire de wilaya a alloué une enveloppe financière de 93 milliards de centimes pour la réalisation d'un linéaire de 45 km visant le désenclavement des populations du rif, afin de les impliquer dans l'application des objectifs de la lutte menée contre la désertification, d'autant que les ressources steppiques, aujourd'hui sursaturées, ne permettent pas d'assurer une charge supérieure à 2 millions de têtes d'ovins, dans une région qui compte actuellement quelque 3 millions de moutons.