M. Jim Flaherty, ministre des finances canadien, a annoncé, avant-hier, que le pays va retourner à l'équilibre budgétaire au cours de l'exercice 2015/16, plutôt qu'en 2014/15 comme initialement prévu, en raison de l'impact du ralentissement économique mondial sur la croissance canadienne. "Nous sommes déterminés à aller de l'avant pour arriver à un budget à l'équilibre. L'angoisse économique ne nous fera pas détourner de notre objectif ultime", a-t-il déclaré lors d'un discours devant la Chambre de Commerce de Calgary, métropole de l'Alberta, retransmis à la télévision nationale. "Les économies réalisées (dans les dépenses du gouvernement, ndlr) contribueront au rétablissement de l'équilibre budgétaire d'ici 2015-2016", indique le ministère des Finances dans un document. De 1997 à 2008, le Canada a connu 11 années consécutives de budgets à l'équilibre ou excédentaires, avant de renouer avec les déficits avec la crise financière et après avoir réduit des taxes à la consommation qui ont privé l'Etat de deniers. M. Flaherty avait assuré en juin dans son exposé sur le budget adopté par la Chambre des Communes que le retour à l'équilibre budgétaire aurait lieu lors de l'année fiscale 2014-2015. Le Canada prévoit maintenant un déficit de 3,5 milliards de dollars en 2014-2015, suivi d'un excédent de 600 millions de dollars en 2015-2016. Le gouvernement canadien et les économistes du secteur privé tablaient lors de la présentation du budget en juin sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 2,9% cette année, 2,8% en 2012, 2,7% en 2013 et 2,5% en 2014. Mais le ralentissement mondial des derniers mois a forcé les économistes et les autorités à revoir à la baisse leurs pronostics sur l'économie canadienne, affectée par la crise de la dette souveraine en Europe et la reprise fragile aux Etats-Unis, premier partenaire commercial du pays à la feuille d'érable. M. Flaherty a repris à son compte, mardi, les prévisions de croissance des économistes du secteur privé, revues le mois dernier à la baisse et désormais établies à 2,2% pour cette année et 2,1% en 2012.