AT&T et Deutsche Telekom, maison mère de T-Mobile, sont toujours prêts à se battre pour sauver leur projet de fusion de 39 milliards de dollars (29 milliards d'euros) et ne discutent pas d'une alternative qui se contenterait d'un partage de réseaux, ont dit cette semaine des sources proches du dossier. "Actuellement, il n'y a pas de négociations au sujet d'une coentreprise (de partage de réseaux). Cela voudrait dire qu'ils ont abandonné. Mais cela n'est pas vrai, tout le monde parie encore sur une victoire pas sur une solution de repli" a déclaré l'une des sources. Le Wall Street Journal a écrit cette semaine que les deux entreprises avaient discuté d'options, dont le partage de réseaux, en cas d'échec du projet de fusion. Fin août, l'administration américaine a engagé une procédure judiciaire visant à bloquer la vente par Deutsche Telekom de sa filiale américaine T-Mobile au géant AT&T pour des motifs de respect de la concurrence. T-Mobile et AT&T sont respectivement le quatrième et le deuxième opérateur de téléphonie mobile aux Etats-Unis. La semaine dernière, AT&T a annoncé qu'il inscrirait dans ses comptes une charge exceptionnelle de quatre milliards de dollars (3,0 milliards d'euros) pour couvrir le coût d'un éventuel échec de son projet de reprise de T-Mobile USA. Vers 15h40 GMT, le titre AT&T perdait 0,86% à 28,73 dollars alors que le Dow Jones cédait 0,16%. L'action Deutsche Telekom perdait 0,77% à la Bourse de Francfort alors que l'indice regroupant les valeurs télécoms européennes se repliait de 0,19%. T-Mobile USA a été un moteur de croissance pour Deutsche Telekom au cours des premières années de l'avènement de l'ère de la téléphonie mobile. Mais, aujourd'hui, il n'a pas les moyens de construire un réseau de quatrième génération nécessaire pour faire passer les masses de données que s'échangent les consommateurs et entreprises américains. D'après des banques conseil d'opérateurs télécoms qui ne sont pas concernés par le projet de fusion, Deutsche Telekom s'est déjà résigné à un échec de la fusion et a réfléchi à une série d'options de rechange, dont des cessions d'actifs. Ils ajoutent que le modèle de coentreprise mis en place par Deutsche Telekom et France Télécom en Grande-Bretagne pourrait être transposé aux Etats-Unis. En septembre 2009, les deux opérateurs ont rassemblé leurs actifs en Grande-Bretagne, regroupés au sein d'une entité baptisée Everything Everywhere, premier opérateur mobile dans le pays avec 27,5 millions d'abonnés et un chiffre d'affaires annuel de quelque sept milliards de livres.