Contre toute attente, la mise en application de l'accord d'association avec l'Union européenne n'a pas drainé ou, du moins, n'a pas permis d'augmenter le volume des échanges commerciaux. A en croire le président du Forum des chefs d'entreprise, les échanges entre l'Algérie et l'UE ont au contraire diminué ces dernières années. Réda Hamiani, qui s'est exprimé, hier, sur les ondes de la radio Chaîne II, a, en effet, souligné que le niveau des échanges ne dépasse pas les 54% depuis la mise en œuvre de l'accord d'association en 2005. Par ailleurs, le président du FCE n'a pas caché sa préférence à l'Europe en termes d'échanges commerciaux. C'est un partenaire qui pourrait ramener un plus à l'économie nationale, notamment le savoir-faire et la mise à niveau des entreprises algériennes. Le danger viendrait, selon lui, des produits contrefaits et qui présentent un danger pour la santé du consommateur. Ceci a eu d'ailleurs des répercussions sur le marché national. "Notre économie est envahie par l'informel et la contrefaçon".Pour étayer ses dires, Réda Hamiani a rappelé les chiffres fournis par l'Office nationale des statistiques. "Selon l'ONS, l'informel représente 35 % de la production nationale". Le souci majeur des pouvoirs publics est d'arriver à remettre sur les rails l'économie nationale. L'invité de la radio a réitéré son adhésion à l'option de la stratégie industrielle dont les assises ont eu lieu à Alger. Réda Hamiani a appelé à lever toute équivoque autour des investissements directs étrangers qu'il faudrait encourager davantage. Que va-t-on, favoriser les IDE ou les nationaux ? "C'est un débat stérile" répond le président du FCE. Pour lui "l'idéal c'est d'arriver à instaurer une économie mixte". Toutefois, il y a des priorités dont les problèmes qui freinent les IDE et qu'il faut résoudre rapidement. Il s'agit "des problèmes du foncier ainsi que du financement". Malgré l'évolution qu'a connue le marché national en terme de "consommation et l'apport en devise des hydrocarbures et des immigrés", le président du FCE constate que les IDE occidentaux sont toujours frileux "les occidentaux ont besoin de plus d'assurance". Au moment où on attendait ces derniers pour investir davantage, ce sont les investisseurs arabes qui sont venus en force en Algérie. Les investisseurs arabes enchaîne-t-il, préfèrent s'installer dans les pays arabes et l'Algérie en est un exemple. "L'arrivée de Djezzy a constitué un décli c pour les pays arabes", a-t-il déclaré. Partant de là, les investisseurs arabes ont fait de certains domaines leurs secteurs de prédilection. Il s'agit, selon Réda Hamiani de "la téléphonie, de l'hôtellerie et du médicament" notamment. L'Algérie attend également un important investissement arabe qui sera concrétisé par un groupe émirati, d'une valeur de 20 milliards de dollars. Concernant le week-end universel, le président du FCE a rappelé sa position de maintenir le vendredi jour de repos car "c'est une journée sacrée pour les musulmans en plus du samedi comme deuxième jour de repos".