L'accord d'association, signé par notre pays en 2001 avec l'Union européenne et entré en vigueur le 1er septembre 2005, n'a vraisemblable-ment pas apporté les résultats escomptés. Les citoyens n'en perçoivent aucune répercussion sur leur vie tandis que les opérateurs économiques soulèvent beaucoup d'obstacles. Il devait également profiter aux citoyens à travers la baisse des prix des produits agricoles et industriels à la faveur de la disparition progressive des taxes douanières. C'est du moins ce qui était attendu. Mais dix mois après l'entrée en vigueur de l'accord, aucun de ces changements n'est encore perceptible. Pis encore, le volume des échanges commerciaux entre notre pays et l'Union européenne a diminué, alors que les prix de certains produits de première nécessité comme le sucre, censés baisser, ont augmenté. Même si le ministre du Commerce, Hachemi Djaâboub, a nié tout rapport entre cette augmentation et l'entrée en vigueur de l'accord d'association, le commun des citoyens continue à croire qu'il y a bel et bien «une relation de cause à effet». Il est vrai qu'il est un peu trop tôt pour faire le bilan d'un accord entré en application depuis à peine 10 mois. Mais force est de souligner que les premières désillusions commencent à se manifester çà et là. «Ce n'est pas ce qu'on nous a promis», disent les uns, «entre les textes de l'accord et la réalité du terrain, il y a un large fossé», renchérissent les autres. Néanmoins, de l'avis du directeur général de l'Agence algérienne des exportations (Algex), M. Bennini, l'accord d'association avec l'Union européenne n'a pas été conclu pour permettre aux consommateurs «d'acheter moins cher». «La promesse d'une baisse des prix des produits de première nécessité n'engage que ceux qui l'avaient faite», précise-t-il. Ceux qui avaient fustigé l'accord au lendemain de sa conclusion doivent certainement se dire aujourd'hui que le temps a fini par leur donner raison. Mais est-ce vraiment le cas ? La question reste posée. Une chose est sûre en tout cas : «Dans tout accord, il y a un gagnant et un perdant», dixit Klaus Bünger, ex-ministre allemand délégué à l'Economie. Dans l'accord qui nous intéresse, l'Algérie serait-elle la partie perdante ? Aucune certitude encore, mais tout indique que l'adhésion à un espace de libre-échange «a des coûts, à charge pour nous de les réduire», selon M. Hadjem, président de la Commission nationale de suivi de la mise en œuvre de l'accord d'association.