L'émir du Qatar a assuré, hier, que l'offre d'hydrocarbures des pays exportateurs arabes ne serait pas affectée par les troubles politiques au Moyen-Orient, sur fond de Printemps arabe et de nouvelles tensions entre le voisin iranien et l'Occident. "Les événements dans la région arabe ont provoqué des inquiétudes concernant l'offre d'énergie. Nous pensons que l'offre va surmonter les crises au Moyen-Orient", a déclaré l'émir, Khalifa ben Hamad Al-Thani, en ouvrant le 20e Congrès mondial du pétrole (WPC) à Doha. "Je veux insister sur l'engagement pris (...) de maintenir l'offre de pétrole", a-t-il également déclaré. Le pétrole était en hausse lundi en Asie en raison principalement de craintes entourant l'Iran, l'un des tout premiers pays producteurs de brut, et des risques autour du détroit d'Ormuz, où transite près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial. Le dirigeant qatari n'a néanmoins pas spécifiquement mentionné le cas iranien. "Nous au Qatar travaillons à maintenir notre offre" d'énergie pour les pays consommateurs, en coordination avec les autres producteurs, a expliqué l'émir Al-Thani. Le Qatar, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié, accueille de lundi à jeudi le WPC, un important congrès pétrolier réunissant notamment des ministres arabes du pétrole et P-DG des grandes compagnies mondiales. Les manifestations et les soulèvements du Printemps arabe ont affecté plusieurs pays de la région, renversé trois dirigeants autocrates, interrompu les importantes exportations de pétrole libyen (1,6 million de barils par jour avant la guerre), perturbé les exportations de gaz du Yémen et entraîné un embargo occidental sur la plus modeste production de pétrole syrien. Mais la production dans les pays du Golfe, les plus riches en hydrocarbures, n'a pas été affectée en dehors de troubles dans le petit royaume du Bahreïn et de petites manifestations de la minorité chiite en Arabie saoudite, ainsi qu'au Koweït et à Oman.