L'Europe s'active, la Chine montre des signes d'ouverture. Les Etats-Unis, eux, ne bougent pas, au risque d'apparaître comme responsables d'un possible blocage des négociations internationales sur le réchauffement climatique. “J'ai le sentiment que les délégations perdent patience avec les Etats-Unis”, explique Jennifer Morgan, directrice du programme Climat et Energie au sein du World Ressources Institute (WRI), qui rappelle les immenses espoirs nés de l'élection de Barack Obama en 2008, après deux mandats de George W. Bush. Seul grand pays industrialisé qui n'a jamais ratifié le protocole de Kyoto, les Etats-Unis sont, en valeur absolue, le deuxième plus gros émetteur de CO2 de la planète, derrière la Chine. Par habitant, ils sont très loin devant (17 tonnes par an pour un Américain, 5 pour un Chinois). Poids lourd des négociations sur le climat, ils participent, aux côtés de plus de 190 autres pays, à la 17e Conférence de l'ONU sur le climat à Durban, en Afrique du Sud. Objectif affiché : trouver les moyens de réduire drastiquement les émissions mondiales de gaz à effet de serre pour limiter la hausse de la température de la planète à +2°C. Les Européens souhaitent lancer à Durban une feuille de route pour aller vers un traité mondial juridiquement contraignant qui entrerait en vigueur à l'horizon 2020 ? Les Etats-Unis affirment qu'ils sont ouverts mais jugent ce débat prématuré et rappellent qu'ils ne bougeront pas sans engagements similaires des pays émergents. Le moment venu, cela pourrait être une bonne idée d'avoir un accord légalement contraignant, mais je pense qu'on se focalise trop sur l'idée que c'est la panacée, a expliqué, hier, son représentant pour le climat, Todd Stern.