Les Bourses européennes évoluaient en nette hausse, hier matin, faisant preuve d'un certain optimisme concernant les résultats du prochain sommet européen et de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), aujourd'hui. Peu après l'ouverture, la Bourse de Paris progressait de 1,57%, celle de Francfort de 1,58%, celle de Milan de 1,52% tandis que Madrid gagnait 1,32% et Londres 0,91%. Les Bourses asiatiques ont également profité d'un regain d'enthousiasme, hier, Tokyo finissant, notamment, sur un bond de 1,71%. "Les intervenants veulent croire que le sommet européen de la fin de semaine se conclura, enfin, par l'annonce de mesures crédibles de stabilisation de la situation financière de la zone euro", a commenté Christian Parisot, économiste pour le courtier Aurel BGC. "Il y a beaucoup de choses à attendre du sommet des dirigeants européens, et notamment l'espoir qu'il conduira à des propositions détaillées", a renchéri Terry Pratt, de IG Markets. Plusieurs options sont évoquées. L'une d'elles reviendrait à doter l'Union monétaire de deux dispositifs de soutien financier au lieu d'un seul aujourd'hui. Concrètement, il s'agirait de maintenir le Fonds européen de stabilité financière (FESF) en activité lorsque le dispositif permanent qui doit lui succéder sans doute dès l'an prochain, le Mécanisme de stabilité européen (MES), entrera en vigueur. Dans un projet de rapport qui sera soumis aux dirigeants européens lors du sommet, aujourd'hui et demain, le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy propose également de transformer le FESF en institut bancaire, ce qui lui permettrait d'emprunter à la Banque centrale européenne (BCE). Le temps presse. Standard and Poor's menace désormais de dégrader 15 des 17 pays de la zone euro, dont l'Allemagne et la France, ainsi que le FESF. La Banque européenne d'investissement (BEI) pourrait aussi être visée par l'agence de notation. En visite, hier, à Paris, le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner s'est dit "confiant" dans la possibilité d'un succès des Européens face à la crise de la dette, soulignant l'importance d'une issue positive "pour les Etats-Unis et le reste du monde". Par ailleurs la tendance sur les places financières est soutenue par l'attente d'une baisse des taux de la BCE, aujourd'hui, afin de relancer la croissance. Le marché obligataire, qui avait plutôt bien digéré mardi l'avertissement lancé par Standard and Poor's, était quasiment stable, hier matin, les taux sur la dette à long terme de l'Italie continuaient même à se détendre autour de 5,750% à la mi-journée. Paris: le CAC se maintient en hausse (+1%), optimiste avant le sommet La Bourse de Paris restait bien orientée, hier à la mi-journée, les investisseurs tablant sur un renforcement du pare-feu financier de la zone euro lors du sommet de la fin de semaine, même si Berlin se montrait "plus pessimiste" quant à l'issue de cette rencontre. A la mi-séance, le CAC 40 s'adjugeait 1,00% à 3211,48 points dans un volume d'échanges de 827,15 millions d'euros. Du côté des valeurs, Veolia Environnement caracolait en tête de la cote (+3,82% à 9,43 euros). Le groupe, aux prises avec une rentabilité érodée et une dette trop lourde, va abandonner son activité dans les transports publics (métro, tramways, etc.) pour se concentrer sur l'eau, les déchets et les services énergétiques. Le secteur bancaire progressait, porté par les espoirs sur le sommet européen. BNP Paribas prenait 3,03% à 34,05 euros, Société Générale 3,01% à 20,88 euros et Crédit Agricole 2,37% à 5,02 euros. GDF Suez gagnait 1,72% à 21,32 euros alors qu'une augmentation du prix du gaz devrait être annoncée très prochainement. Air France-KLM enregistrait la plus forte progression du SBF 120 (+4,32% à 4,53 euros). Le trafic passager de la compagnie a progressé de 2,5% au mois de novembre, alors que dans le même temps l'activité de fret a chuté de 8,1%. Francfort repart du bon pied, le Dax gagne +1,39% La Bourse de Francfort repartait en hausse, hier, les investisseurs pariant sur des nouvelles positives pour la zone euro avec la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), aujourd'hui, et le sommet européen en fin de semaine. Peu après l'ouverture, l'indice Dax prenait 1,39% à 6112,67 points, rattrapant ainsi ses pertes de la veille où il avait fini en baisse de 1,27%. Le MDax gagnait 0,95% à 9028,95 points à la même heure. Les valeurs financières étaient bien orientées: Allianz avec +2,83% à 82,48 euros, Deutsche Bank +2,9% à 30,52 euros, Commerzbank +3,08% à 1,44 euro et Munich Re +1,21% à 96,47 euros. Volkswagen était en hausse de 1,82% à 128,6 euros. Selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung, le géant automobile allemand songe à établir un nouveau site de production en Chine, cette fois dans le nord-ouest du pays, ce qui en ferait le premier constructeur étranger à s'installer dans cette région. Sur l'indice SDax des petites valeurs, Air Berlin s'adjugeait 5,81% à 2,55 euros. Depuis mardi l'action de la compagnie aérienne est fortement ballottée en raison d'informations de presse insistantes sur une prochaine entrée de la compagnie du Golfe Etihad dans son capital. Le conseil de surveillance d'Air Berlin devait se réunir, hier. Plus anecdotique, l'action du Borussia Dortmund, le seul club de football allemand coté en Bourse, perdait 3,21% à 2,08 euros au lendemain de sa défaite contre l'Olympique de Marseille en Ligue des champions, synonyme d'élimination pour le champion d'Allemagne en titre. Londres : le Footsie-100 en nette hausse, optimisme persistant La Bourse de Londres était en hausse, hier matin, les opérateurs tablant toujours sur des avancées décisives pour résoudre la crise de la zone euro lors du prochain sommet européen à Bruxelles. A l'ouverture, l'indice Footsie-100 des principales valeurs gagnait 52,02 points, soit 0,93% par rapport à la clôture de la veille, à 5620,74 points. Comme souvent dans les récentes périodes d'optimisme, les banques en profitaient: Lloyds Banking Group gagnait 3,30% à 27,99 pence, Barclays 2,95% à 193,55 pence et Royal Bank of Scotland 2,46% à 23,16 pence. Même mouvement du côté des minières, avec une hausse de 3,20% de Vedanta à 1120 pence et de 3,05% de Xstrata à 1081,50 pence. Icap, le plus grand courtier interbancaire du monde, évoluait en revanche en sens inverse, lâchant 3,87% à 352,30 pence. Hors Footsie-100, le groupe de distribution Kesa Electricals, propriétaire en France de Darty, perdait 4,28% à 78,20 pence, après avoir fait état d'une perte nette de 197 millions d'euros pour son premier semestre d'activité, avant la cession de son enseigne britannique en difficulté Comet. Suisse : le SMI bien orienté, sous le plus haut, avant le sommet UE La Bourse suisse poursuivait sa hausse, hier à la mi-journée, et semble en passe d'enchaiîner une neuvième clôture consécutive dans le vert, même si les gains initiaux se sont un peu réduits.A la mi-séance, le SMI prenait 0,24% à 5781,89 points, sous son plus haut de 5800 points atteint en matinée. Le SLI gagnait 0,40% à 876,84 points, le SPI avançait de 0,26% à 5241,52 points. Au SMI/SLI, les bancaires et les cycliques restaient bien orientées. Adecco (+2,4%), Transocean (+2,2%) et Clariant (+2,1%) formaient le trio de tête des gagnants. Clariant était soutenu par des achats spéculatifs, selon des courtiers, après un 4e trimestre attendu meilleur que prévu pour sa filiale allemande Süd-Chemie. Parmi les cycliques, ABB gagnait 1,5%, Geberit 1,3% et Richemont 1,1%. Givaudan avançait de 0,7%: dans une interview, le CEO Gilles Andrier a estimé que le groupe est bien positionné dans l'environnement actuel difficile. Il a dit n'observer aucun affaiblissement de la demande et constaté que le momentum de croissance des affaires se maintient. Il était interviewé par "Finanz und Wirtschaft". Les financières étaient encore recherchées, mais abandonnaient une partie des avances initiales. Julius Bär gagnait 0,7%, ZFS 0,4%, CS 0,3% et UBS 0,3%. Les poids lourds défensifs évoluaient inégalement dans une marge étroite. Novartis gagnait 0,2%, Nestlé perdait 0,1% après un feu vert chinois pour l'acquisition d'une participation de 60% dans Hsu Fu Chi. Roche cédait 0,3%. Parmi les gros perdants, on relevait Nobel Biocare (-1,9%) et Swiss Life (-1,2%). Nobel Biocare fait l'objet de prises de bénéfices après des achats spéculatifs, selon des courtiers. Swiss Life recule en raison de l'environnement de taux toujours faibles sur le marché en francs. Sur le marché élargi, BKW montait de 0,3%, effaçant une bonne partie de ses gains initiaux. Dans le cadre de nouveaux efforts d'économie, le groupe bernois d'électricité va supprimer encore 200 emplois. Après la nomination d'un nouveau CFO, Basilea gagnait 2,4%. Swisslog (+1,5% à 0,69 CHF) profitait d'un relèvement d'objectif à 0,80 CHF par Vontobel, changement que la banque explique par les nouvelles conditions des cours de change et des déclarations du CEO Remo Brunschwiler. Les plus gros gagnants du moment étaient Mikron (+5,0%), Newron (+4,9%), Swissmetal (+3,8%) et Gategroup (+3,6%). Gategroup a annoncé mardi soir la vente d'une participation en Turquie pour augmenter sa souplesse financière. Les gros perdants étaient notamment IPS (-6,4%) et Escor (-5,6%). Tokyo: le Nikkei finit en hausse de 1,71%, espoir avant le sommet européen La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en nette hausse de 1,71%, les investisseurs espérant que les dirigeants européens vont progresser dans la lutte contre la crise de la dette lors d'un sommet à partir, d'aujourd'hui. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 147,01 points à 8722,17 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté gagné 1,57%, prenant 11,62 points à 749,63 points. L'activité a été assez faible, bien que supérieure aux séances précédentes, avec 1,81 milliard d'actions échangées sur le premier marché. En deuxième partie de séance, la montée des autres Bourses asiatiques a de surcroît encouragé les investisseurs à continuer à acquérir quelque peu. Une certaine remontée de l'euro face au yen a en outre soulagé les titres des groupes exportateurs, dont les revenus à l'étranger sont sabrés par la récente flambée de la devise japonaise. Les fabricants d'électronique ont bondi en conséquence: Sony de 5,91% à 1452 yens, Panasonic de 2,65% à 735 yens et Canon de 1,31% à 3490 yens. Les constructeurs d'automobiles en ont aussi profité: Toyota a gagné 2,53%, Nissan 1,29% à 708 yens et Honda 1,34% à 2.495 yens. Grande perdante de la journée de la veille marquée par l'inquiétude pour la zone euro et la croissance mondiale, l'industrie lourde s'est timidement reprise: Mitsubishi Heavy Industries a rebondi de 1,52% à 333 yens, Hitachi de 1,18% à 430 yens et Toshiba de 0,88% à 343 yens. L'action du groupe d'appareils photo Olympus, attaquée depuis bientôt deux mois en raison du scandale financier frappant la firme, a reperdu 5,21% à 1128 yens. Des opérateurs s'inquiètent que l'entreprise soit incapable de tenir l'échéance fixée par le gendarme de la Bourse de Tokyo pour publier ses comptes, à savoir le 14 décembre. L'action sera radiée de la cote si le groupe ne parvient pas à publier ses résultats semestriels d'ici là, une tâche ardue à cause des complications entraînées par le maquillage des comptes réalisé pendant des années pour dissimuler d'importantes pertes sur des investissements risqués.