Les Bourses européennes ont ouvert en légère hausse, hier, après les séances euphoriques de la veille dans le sillage de l'accord anticrise trouvé en zone euro, le marché reprenant confiance d'autant que l'économie américaine a bien progressé au troisième trimestre. La Bourse de Paris a ouvert sur une hausse de 0,23%, celle de Francfort de 0,41% tandis que Londres était quasi-stable (+0,02%). La Bourse de Madrid affichait pour sa part un gain de 0,1% à l'ouverture et Milan de 0,47%. Les autres places financières mondiales ont également salué le plan des dirigeants européens pour sortir de la crise de la dette. Outre-Atlantique, à Wall Street, le Dow Jones a pris 2,86% et le Nasdaq 3,32%, avant-hier soir, et en Asie, la Bourse de Tokyo a fini en hausse de 1,39%, hier matin. Après les excellentes performances de la veille sur les marchés boursiers, nous prévoyons de nouvelles hausses aujourd'hui, mais cette journée sera avant tout consacrée à examiner les détails du plan européen et à se demander s'il sera suffisant, a commenté à Paris le courtier IG Market. La veille, les Bourses européennes avaient connu des échanges euphoriques portées notamment par l'envolée des valeurs bancaires dans la foulée de l'adoption de l'accord européen qui prévoit notamment une réduction importante de la dette de la Grèce et le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour éviter la contagion à d'autres pays. Après l'allégresse, il est temps d'analyser les détails, ont renchéri les analystes du Crédit agricole. Les investisseurs ne devraient toutefois pas bouder leur plaisir de voir s'éloigner le spectre d'un effondrement de la zone euro et ce d'autant plus qu'ils ont été rassurés sur la croissance aux Etats-Unis avec l'annonce, avant-hier, d'un produit intérieur brut américain qui a enregistré une meilleure progression que prévu au troisième trimestre à 2,5% en rythme annualisé par rapport au deuxième. Ce chiffre traduit une nette amélioration par rapport au printemps qui avait vu la croissance remonter à 1,3% après sa chute à 0,4% relevée au premier trimestre. La période juillet-septembre apparaît ainsi comme le meilleur trimestre de l'économie américaine depuis l'été 2010. Paris: le CAC 40 en petite hausse reprend son souffle Après son bond de la veille, la Bourse de Paris reprenait son souffle, hier matin, même si les opérateurs restaient optimistes, rassurés par l'accord sur la zone euro et par le bon chiffre de la croissance américaine au troisième trimestre. Dans les premières transactions, l'indice CAC 40 s'adjugeait 4,72 points (+0,17%), pour s'inscrire à 3373,73 points. La veille, le marché parisien avait bondi de 6,28%, permettant aux banques de reprendre d'un coup quelque 20%, après l'annonce d'un plan anticrise qui éloigne les risques de chaos dans la zone euro. Après cette excellente performance, la journée sera consacrée à l'analyse du plan européen, note-t-on dans les salles de marché. Du côtés des valeurs bancaires continuaient à doper l'indice, gagnant en moyenne 4% et s'inscrivant parmi les plus fortes hausses de la cote: +4,45% pour BNP Paribas (à 36,71 euros), +4,33% pour Crédit Agricole (à 6,19 euros) et +3,72% pour Société Générale (à 23,85 euros). Renault se plaçait aussi en tête des hausses (+3,22% à 31,28 euros) après avoir annoncé une progression de son chiffre d'affaires de 11,9% au troisième trimestre et s'être montré plus confiant dans l'avenir que son concurrent Peugeot. Ce dernier qui a lancé tout récemment un avertissement sur ses résultats annuels perdait d'ailleurs 1,33% à 16,63 euros Soitec (+4,04% à 3,76 euros) était dopé par les bons résultats annoncés dans la nuit par le fabricant de composants américain AMD, son premier client. Du côté des baisses, on notait Total (-1,44% à 38,55 euros), auteur de bons résultats au troisième trimestre mais dont les prévisions n'ont pas convaincu. Au lendemain de la publication de ses résultats trimestriels, France Télécom se repliait de 1,14% à 38,65 euros. Londres: le Footsie en légère hausse, les banques en tête La Bourse de Londres était en hausse modérée, avec les banques toujours en tête, alors que les investisseurs digéraient l'accord européen visant à sortir la zone euro de la crise de la dette. Peu après l'ouverture, l'indice Footsie-100 des principales valeurs gagnait 7,96 points, soit 0,14% par rapport à la clôture de jeudi, à 5721,78 points. Le marché a hésité à l'ouverture, oscillant entre hausse et recul avant de s'installer dans une modeste progression. La veille, la Bourse de Londres avait terminé sur un bond de 2,89% grâce à l'envol des valeurs bancaires, après l'accord des dirigeants européens sur un plan d'action destiné à juguler la crise de la dette, qui a suscité une certaine euphorie sur les marchés. Mais les investisseurs revenaient à la prudence, hier, prenant le temps de digérer les annonces. Les banques restaient en tête de l'indice, avec des hausses toutefois moins spectaculaires que la veille. Barclays prenait ainsi 2,62% à 215,2 pence et Royal Bank of Scotland (RBS) 1,94% à 27,8 pence. WPP prenait pour sa part un modeste 0,07% à 677,5 pence, après un rapport d'activité contrasté. Le géant publicitaire a prévenu que sa croissance allait ralentir en raison d'un environnement économique difficile, ce qui ne l'empêchera pas d'améliorer sa rentabilité. Francfort: le Dax ouvre en hausse modeste de 0,41% L'euphorie post-sommet de Bruxelles dissipée, la Bourse de Francfort continuait de progresser, modestement, les investisseurs tentant de mesurer la portée exacte de l'accord. L'indice phare Dax des trente principales valeurs prenait 0,85% à 6392,46 points, après avoir bondi de plus de 5% la veille. Il évoluait ainsi à son plus haut niveau depuis août. Le MDax des valeurs moyennes prenait 0,26% à 9411,18 points. Les valeurs bancaires, qui étaient montées en flèche la veille suite à l'accord entre les dirigeants européens sur la crise de la dette, progressaient modestement. Deutsche Bank et Commerzbank, après des hausses de plus de 15% la veille, gagnaient respectivement 1,77% à 33,37 euros et 2,60% à 2,08 euros. Volkswagen continuait de progresser (+3,37% à 135 euros) au lendemain de résultats trimestriels flamboyants, marqués par un triplement du bénéfice net à 7,14 milliards d'euros. Le groupe de gaz industriels Linde, qui a annoncé, hier, une progression de ses résultats au troisième trimestre en ligne avec les attentes des analystes et confirmé ses objectifs annuels de croissance, gagnait 1,42% à 117,65 euros. Enfin Deutsche Börse gagnait 2,28% à 42,23 euros. Le groupe doit tenir vendredi une conférence téléphonique pour détailler ses résultats mais a déjà annoncé une réduction de ses coûts en 2011 et un modeste programme de rachats d'actions qui "constituent clairement de bonnes nouvelles" pour les actionnaires, selon Philipp Häßler de la banque Equinet. Tokyo finit en hausse grâce à l'accord européen La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en nette hausse de 1,39%, dopée par l'accord européen sur la résolution de la crise de la dette et par une croissance américaine meilleure que prévu au troisième trimestre. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 123,93 points à 9050,47 points. Sur l'ensemble de la semaine, il a bondi de 4,28%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté grimpé de 1,13%, prenant 8,64 points à 771,43 points. Hier, les investisseurs se sont montrés optimistes au lendemain d'un sommet où les dirigeants européens ont décidé un renforcement du fonds de secours de la zone euro et une réduction de la dette grecque, des annonces qui ont fait bondir les Bourses occidentales, la veille. Autre motif de satisfaction à Tokyo, le yen a nettement reculé depuis la veille face à l'euro, qui a coté au-dessus de 107,50 yens pendant la séance d'hier. Il s'agit d'une bonne nouvelle pour les groupes exportateurs japonais faisant affaire en Europe, dont les revenus, lors de leur conversion en yens, sont réduits lorsque la devise nippone est plus forte. Face au dollar, le yen est en revanche resté proche de son plus haut niveau depuis 1945 atteint la veille (75,66 yens pour un dollar), limitant l'ampleur du rebond des titres adossés aux firmes présentes à l'étranger. Parmi les constructeurs d'automobiles, Toyota est monté de 1,86% à 2632 yens et Nissan de 0,56% à 723 yens. Honda a crû plus franchement, de 4,39% à 2498 yens. Nintendo a repris 4,53%, à 11'770 yens. Le groupe de jeux vidéo a certes présenté, la veille des résultats semestriels catastrophiques, mais ils avaient déjà été intégrés par le marché. Le géant de l'électronique Sony a gagné 3,58% à 1709 yens, au lendemain de l'annonce de son rachat de parts du fabricant de téléphones mobiles Sony Ericsson à son partenaire, l'équipementier suédois Ericsson. Sony se donne ainsi les moyens de maîtriser pleinement cette activité cruciale pour sa stratégie.Le groupe d'électronique et d'informatique NEC a cédé 1,69% à 174 yens, après avoir fait état d'une perte nette au premier semestre de son année budgétaire. Sharp a à l'inverse bondi de 6,20% à 737 yens. Les résultats du deuxième trimestre de son exercice 2011-2012 ont été moins mauvais que ceux du premier et le groupe d'électronique a assuré pouvoir finir l'année dans le vert, malgré une lourde perte semestrielle. L'action du groupe d'appareils photos Olympus a rechuté de 10,18%, à 1217 yens, les investisseurs jugeant le titre trop risqué alors que l'entreprise traverse un scandale financier sur lequel ses explications demeurent trop partielles.
