Le gouvernement yéménite d'entente nationale, dirigé par l'opposition en vertu d'un plan de sortie de crise, a été formé, hier, et sa composition devait être annoncée en soirée, selon le Premier ministre désigné, Mohamed Basindawa. Le gouvernement a été formé et il sera annoncé officiellement dans la soirée, a déclaré M. Basindawa, ajoutant qu'il y a eu un accord sur les noms des titulaires des différents portefeuilles que se partagent à parité l'opposition et le Congrès populaire général (CPG), actuellement au pouvoir. M. Basindawa, le chef de l'opposition, avait été chargé le 27 novembre par décret de former un gouvernement d'entente nationale pour la période intérimaire précédant le départ du président Ali Abdallah Saleh, prévu en février selon un accord conclu le 23 novembre à Ryad. L'opposition a obtenu notamment les ministères de l'Intérieur, des Finances, du Plan et de la Coopération internationale, de l'Information, et des Droits de l'Homme, avait indiqué son porte-parole, Mohamed Qahtane la semaine dernière.Pour sa part, le CPG, le parti de M. Saleh, gardera entre autres les ministères de la Défense, des Affaires étrangères, du Pétrole, des Télécommunications, et du Service civil, avait-il ajouté. Le Premier ministre désigné avait fait partie de l'administration de M. Saleh. Natif d'Aden, dans le sud du Yémen, il avait été notamment ministre des Affaires étrangères avant de rompre, il y a dix ans, avec le CPG. Le nouveau gouvernement devra prêter serment devant le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, en charge de la période intérimaire, en vertu de l'accord. Conformément à cet accord, M. Hadi a également convoqué une élection présidentielle anticipée pour le 21 février 2012, à l'expiration de la période de transition. M. Hadi, un homme de consensus, sera le seul candidat et son mandat de deux ans servira notamment à élaborer une Constitution et à préparer des élections présidentielles et législatives pour le Yémen de l'après-Saleh. M. Hadi a également formé une commission militaire de 14 membres qui, sous sa présidence, a pour mission de restructurer les forces de sécurité, contrôlées en partie par des proches du président Saleh, et de retirer les armes des rues, selon l'accord de Ryad.