Le Conseil Le Congrès américain est parvenu à un accord, avant-hier soir, pour éviter une paralysie de l'Etat fédéral, mais la question de la prorogation de cadeaux fiscaux pour la classe moyenne et la prolongation des allocations chômage restaient encore à trancher. Les négociateurs de la Chambre des représentants dominée par les républicains, et ceux du Sénat contrôlé par les démocrates, se sont mis d'accord, avant-hier soir, pour permettre un vote dans les deux chambres sur un projet de loi de finance de plus de 1 000 milliards de dollars, avant, hier minuit. "La Chambre et le Sénat ont atteint un accord final pour permettre d'avancer sur le projet de loi finance de l'exercice budgétaire 2012", a indiqué dans un communiqué Hal Rogers le président de la commission de la Chambre chargée de répartir les deniers de l'Etat fédéral. "J'espère que la Chambre et le Sénat pourront adopter ce texte demain (vendredi) pour éviter une paralysie", a-t-il ajouté. D'intenses négociations se sont déroulées toute la journée de jeudi au Congrès, chaque parti espérant une sortie de crise qui lui soit favorable à quelques mois des élections présidentielle et législatives de novembre 2012. Dans le cadre de l'accord obtenu, avant-hier, les républicains renoncent notamment à des mesures visant à affaiblir la réforme de Wall Street chère au président Obama. Mais un point restait à trancher dans ces négociations: le sort d'allègements fiscaux pour 160 millions d'Américains et l'extension de la durée des allocations chômage, deux dispositifs expirant le 31 décembre. Jeudi soir le chef de la majorité démocrate, Harry Reid, a indiqué qu'il envisageait une extension provisoire de deux mois de ces mesures et de façon neutre, c'est-à-dire sans en modifier les taux. "J'espère que nous ne ferons pas cela mais si nous le faisons, cela ferait en sorte que les gens puissent continuer à bénéficier des allégements fiscaux", a-t-il dit à la presse. Une source démocrate a précisé que les négociations continuaient sur "un accord complet" sur cette question. Les démocrates rejettent l'approche des républicains sur le sujet car ils estiment que le plan fiscal des républicains provoquera une hausse d'impôts de 1.000 dollars en 2012. Le président Obama et les démocrates se sont aussi opposés à la volonté des républicains d'imposer la construction de l'oléoduc géant Keystone XL entre le Canada et les Etats-Unis, que l'administration Obama a repoussé à 2013 afin de réaliser une étude supplémentaire d'impact sur l'environnement. Les démocrates ont aussi fait des concessions en abandonnant une surtaxe sur les Américains gagnant plus d'un million de dollars pour financer les cadeaux fiscaux, selon des sources au Congrès. Une paralysie de l'Etat fédéral qui serait intervenue à la veille des congés de Noël aurait eu un impact néfaste sur l'économie du pays où le chômage reste élevé à 8,6% et la croissance encore vacillante. Le président Obama s'était voulu rassurant dans la journée en expliquant devant la presse qu'il n'y avait "aucune raison de paralyser le gouvernement" et que "le Congrès ne devrait pas et ne peut pas partir en vacances" avant d'avoir trouvé un accord. "Il n'est pas nécessaire de paralyser le gouvernement", avait également assuré le président de la Chambre, John Boehner, jeudi lors d'une conférence de presse en soulignant que le projet de loi de finances avait le soutien des deux partis. La loi budgétaire devrait financer le gouvernement fédéral pour le reste de l'exercice budgétaire 2012 qui a commencé le 1er octobre. Cette menace de paralysie a été une menace récurrente au cours de l'année 2011. En mars, avril, puis septembre, le Congrès avait évité la catastrophe d'une fermeture des services gouvernementaux américains ("shutdown") grâce à des accords de dernière minute.