Des affrontements meurtriers entre l'armée syrienne régulière et des déserteurs se déroulaient, hier, dans le centre et le nord-ouest de la Syrie, en proie à une révolte violemment réprimée depuis neuf mois, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Dans la province d'Idleb (nord-ouest), cinq civils ont été tués par balles dans les localités de Kfar Nabl, Saraqueb et Jabal al Zaouia, et les affrontements entre soldats et déserteurs se poursuivaient pour la deuxième journée consécutive dans plusieurs villes et villages de cette région proche de la frontière turque, selon l'OSDH. A Qousseir, dans la région de Homs (centre), des maisons ont été partiellement détruites par un pilonnage aux mitrailleuses lourdes à Qousseir, tandis que de violents affrontements opposaient des soldats et des déserteurs, selon la même source. Au moins six soldats, dont un officier, on été tués, et trois engins blindés détruits, a affirmé l'OSDH, ajoutant que les déserteurs avaient en outre arrêté deux officiers. L'appel à la grève générale lancé il y a une semaine par les militants pro-démocratie était toujours suivi. D'après l'OSDH, les liaisons téléphoniques et l'internet étaient coupées à Maaret al-Noman, ainsi que l'électricité pendant 12 heures par jour. Et la grève était "largement suivie dans la majorité des localités et villages de la province de Deraa" (sud). Dans cette même province, "les forces armées ont commencé à lever les barrages placés par les habitants dans le cadre de la grève" à Tafas, s'aidant de grues pour ouvrir les routes menant à plusieurs villages, selon la même source. Les militants pro-démocratie ont lancé un mouvement de désobéissance civile entamé par une grève générale le 11 décembre. Ils ont appelé les Syriens à "fermer leurs commerces et leur portables et à bloquer les routes", afin d'accentuer la pression sur le régime.