L'assemblée générale des producteurs privés de lait qui s'est tenue, hier à Alger, a été une tribune pour ces derniers afin d'exposer leurs problèmes mais aussi leurs appréhensions. Les inquiétudes des producteurs de lait portent essentiellement sur une éventuelle hausse des prix de la poudre de lait sur le marché mondial. Pour Abdelwahab Ziani, de la Confédération des producteurs de lait et président de la filière agroalimentaire de la Cipa, c'est quasiment sûr, les prix de la tonne de lait connaîtront une hausse à compter du mois de septembre prochain. Abdelwahab Ziani, qui a organisé un point de presse à l'issue de l'assemblée générale qui a regroupé plus de 60 producteurs privés de lait, a souligné que cette rencontre a été sanctionnée par la mise en place d'une cellule de veille avec le ministère du Commerce, pour assurer un approvisionnement continu du marché national en lait mais aussi pour débloquer les mécanismes de compensation décidés par l'Etat. Notre interlocuteur a tenu à rassurer les producteurs, indiquant que l'argent est actuellement au niveau des banques. "La compensation attendue est de 15 DA par litre de lait produit, quel que soit le prix d'achat, ceci pour les 3 mois passés, (mars, avril et mai)". Les producteurs de lait restent, toutefois, optimistes quant à une probable augmentation de la subvention dans le cas où le prix de la poudre de lait viendrait à augmenter sur le marché mondial. "Même si la subvention reste pour le moment à cette hauteur, nous nous attendons à ce qu'elle passe à 20 DA avec une nouvelle hausse du prix de la tonne de poudre sur le marché mondial à compter du mois de septembre prochain" a déclaré le président de la filière agroalimentaire de la Cipa. Actuellement, la tonne de poudre de lait est cédée à 5 200 dollars sur le marché mondial. Il faut savoir que le retard pris dans le déblocage de la subvention promise par l'Etat n'a pas pour autant découragé les producteurs de lait à poursuivre leur activité. Cette situation, poursuit, Abdelwahab Ziani, a contraint les producteurs privés, représentant 65% du marché national, à puiser dans leurs fonds propres. "Ils ont travaillé à perte et cette situation ne peut pas durer" a fait savoir notre interlocuteur, qui n'a pas souhaité révéler la somme que vont recevoir les producteurs privés de la part du Trésor public. Une chose est sûre en tout cas, "c'est suffisant pour le moment" a précisé le président de la filière agroalimentaire de la Cipa. A propos de la hausse des prix de la tonne de lait depuis quelques mois, elle est due en partie, selon le même interlocuteur, à la météo mais aussi à la décision prise par l'Etat de confier la mission d'importer 20 000 tonnes de poudre de lait en une seule commande à Milk Trade. "On a augmenté le prix de la tonne avec cette décision" a-t-il fait remarquer. La solution, selon lui, reste la levée du monopole à l'importation. Il faut, conclut-il, diversifier les sources d'approvisionnement en poudre de lait.