Moody's a confirmé, avant-hier, la note AAA de l'Autriche avec une perspective stable mais a souligné que la crise de la dette en zone euro restait une menace potentielle pour le pays. "La note de l'Autriche est actuellement assortie d'une perspective stable mais celle-ci devient de plus en plus dépendante d'une résolution de la crise dans la zone euro qui a commencé à affecter négativement certains pays du cœur de la zone comme l'Autriche", écrit l'agence de notation dans un communiqué. "Plus les marchés de financements souverain et bancaire restent volatils, plus il est probable que des pressions supplémentaires sur le crédit se développeront pour la plupart des pays de la zone euro, y compris ceux notés AAA", poursuit Moody's. Début décembre, sa concurrente Standard & Poor's a également mis en garde contre la menace que fait peser la crise de la dette sur la zone euro en plaçant sous surveillance négative 15 pays utilisant la monnaie unique, dont l'Autriche. Dans le communiqué publié, avant-hier matin, Moody's note qu'une détérioration substantielle et prolongée de la capacité de l'Autriche à gérer sa dette pèserait sur son "triple A". "Un scénario menant à une série de défauts souverains et à des sorties de la zone euro mettrait aussi sous pression la note de l'Autriche, comme il le ferait pour d'autres émetteurs souverains de la zone euro notés AAA", estime l'agence. Risques liés aux banques Pour justifier le maintien de la note autrichienne, Moody's évoque la solidité économique du pays, une main d'œuvre très qualifiée, un secteur exportateur compétitif et un taux de chômage faible. Elle dit "considérer positivement l'annonce récente du gouvernement d'introduire une obligation d'équilibre budgétaire dans la constitution, de même que la volonté de réduire l'exposition de l'Etat aux opérations étrangères du système bancaire". Toutefois, le fait que l'Autriche dispose d'un secteur financier relativement important, avec les plus grandes banques d'Europe centrale et orientale, comporte des risques. "Moody's note positivement le fait que les autorités prennent des mesures pour limiter les dettes contingentes qui pourraient se présenter, en particulier du fait de la forte exposition des banques à la région Europe centrale et orientale (...) Toutefois, il faudra du temps pour que ces évolutions portent leurs fruits." Le communiqué précise également que l'impact de la dette des établissements publics sur les finances de l'Etat devait être surveillé de près.