Les Bourses européennes ont terminé la dernière séance de l'année en hausse, dans un volume très faible, en l'absence de la plupart des investisseurs et de chiffres macroéconomiques. Aucune nouvelle en zone euro n'a été susceptible de dynamiser la tendance. Le nouveau gouvernement espagnol de droite a adopté son premier paquet de mesures de rigueur, prévoyant une coupe dans le budget de 8,9 milliards d'euros, pour faire face à un déficit public qui pourrait atteindre 8% à fin 2011, alors que l'objectif que s'était fixé l'équipe socialiste sortante était à 6%. L'Eurostoxx 50 a gagné 1,06% La Bourse de Paris a fini une année 2011 éprouvante en s'octroyant un gain de 1,03% à 3159,81 points' L'indice a dévisse de 16,95% sur l'année, sa plus mauvaise performance depuis 2008. Société Générale a enregistré la plus forte hausse du CAC 40 (+3,05% à 17,20 euros), ce qui n'empêche pas le titre de chuter de 57,22% sur l'année. Crédit Agricole a gagné 1,63% à 4,36 euros et perd 54,12% en 2011. Enfin, BNP Paribas a fini à l'équilibre (+0,07% à 30,35 euros) et accuse une perte de 36,24% sur l'année. Les valeurs cycliques ont été les plus plébiscitées. Lafarge a gagné 2,61% à 27,16 euros suivi de près par Saint-Gobain (+2,45% à 29,66 euros) et Schneider Electric (+1,90% à 40,68 euros). L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a fini sur une hausse de 0,85% à 5898,35 points, au terme d'une séance écourtée, peu à même de redorer le blason d'une année qui se solde par une chute de 15%. Les valeurs automobiles se sont repris, et Daimler a fini en hausse de 1,19% à 33,92 euros, Volkswagen a pris 0,74% à 115,75 euros et BMW 0,78% à 51,76 euros. Deutsche Telekom a grappillé 0,35% à 8,87 euros. La Bourse de Londres a terminé en légère hausse, au terme d'une séance écourtée et peu animée, mais a perdu 5,55% au cours d'une année marquée par la crise de la dette dans la zone euro. Sur la séance, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a gagné 5,51 points, soit 0,10% par rapport à la clôture de jeudi, à 5572,28 points. Du côté des valeurs, le groupe de supermarchés Sainsbury a gagné 2,33% à 302,9 pence. Le secteur de la distribution profite en effet du pic traditionnel de consommation pour les fêtes de fin d'année. A l'inverse, le fonds d'investissement britannique Man Group a abandonné 1,87% à 125,7 pence. La Bourse de Madrid a clôturé en hausse de 0,92%, à 8566,3 points, réagissant peu aux chiffres du déficit budgétaire espagnol revus à la hausse. La première banque en zone euro par capitalisation, Santander a gagné 1,19%, à 5,87 euros et la numéro deux en Espagne, BBVA, a bondi de 2,14%, à 6,68 euros. CaixaBank, numéro trois du secteur bancaire, a elle enregistré une baisse de 1,2%, à 3,795 euros. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé sur une hausse de 1,22% à 15'089,74 points, malgré le résultat décevant de l'émission obligataire de l'Italie. L'indice a été porté par la holding Exor industrial, détenue par la famille Agnelli propriétaire de la marque automobile Fiat, qui a terminé en hausse de 2,98%. La Banco Popolare d'Italie a gagné 2,35%, alors que la compagnie d'assurances Generali a progressé de 2,83%. La Bourse suisse a clôturé l'année en légère hausse, avec un gain de 0,67% pour l'indice SMI qui a fini à 5936,23 points. Sur l'ensemble 2011, l'indice SMI a perdu -9,20%. Du côté des bancaires, Crédit Suisse a gagné 0,96% à 22,07 franc, et UBS 1,18% à 11,18 franc. Petroplus, premier raffineur pétrolier européen, a progressé de 6,10% à 1,74 CHF, après avoir perdu plus de la moitié de sa valeur en trois jours. A Bruxelles, l'indice Bel-20 a terminé la dernière séance de l'année en hausse de 0,79% à 2083,42 points. Le groupe de tréfilerie Bekaert a enregistré la hausse la plus nette, prenant 3,51% à 24,78 euros, devant l'opérateur téléphonique Mobistar, qui a progressé de 1,95% à 40,49 euros. La principale baisse est le fait de la société immobilière Befimmo-Sicafi, qui a perdu 2,44% à 50,28 euros. A Amsterdam, l'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,55% à 312,47 points. A la hausse, le groupe de dragage Boskalis, spécialiste de l'aménagement des ports, a gagné 2,68% à 28,39 euros. A la baisse, le groupe anglo-néerlandais pétrolier et gazier Shell a cédé 0,53% à 28,15 euros. La Bourse de Lisbonne a pris 0,10% à 5494,27 points. BCP a enregistré la plus forte hausse (+3,82)%. En forte hausse également, la filiale pour les énergies renouvelables du groupe énergétique EDP (+2,49%). Cette progression intervient le jour où le groupe chinois Three Gorges a formalisé à Lisbonne l'acquisition de 21,35% du capital du groupe énergétique cédé par l'Etat pour 2,7 milliards d'euros. Wall Street au point mort pour la dernière séance d'une année agitée La Bourse de New York restait immobile à mi-chemin d'une séance calme faute d'indicateur économique aux Etats-Unis et avant un nouveau week-end prolongé aux Etats-Unis: le Dow Jones cédait 0,15% et le Nasdaq grignotait 0,07%. Le Dow Jones Industrial Average abandonnait 19,04 points à 12'268,00 points tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, prenait 1,91 point à 2615,65 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'effritait de 0,08% (1,02 point) à 1262,00 points. "Je suis un peu surpris: on devrait assister à de nombreux échanges en raison des ajustements de portefeuille de fin d'année", a relevé Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors. Pour l'analyste, l'actualité était dominée par l'annonce d'un nouveau plan de rigueur par le gouvernement espagnol, qui a reconnu que son déficit public serait plus fort que prévu. "Cela montre que l'Europe se dirige vers plus de restrictions budgétaires même si l'économie est en récession", s'est-il inquiété. "Il semble que les investisseurs reprennent leur souffle pour la dernière séance de ce qui a été une année 2011 tumultueuse, malgré des indicateurs économiques positifs cette semaine", a commenté de son côté Karee Venema, de Schaeffers Investment. Le Dow Jones s'affichait, vendredi matin, en hausse de 5,96% sur l'année et le S&P 500 de 0,35%. Le Nasdaq perdait 1,40%, une baisse qui reste modeste au vu des chutes des places boursières européennes ou des grands pays émergents. Crise de la dette en Europe, troubles dans le monde arabe, séisme et tsunami au Japon, perte du "AAA" des Etats-Unis: "Le marché américain a bien tenu pendant l'une des périodes les plus incertaines connues récemment" et une année "riche en événements", a souligné Patrick O'Hare, du site Briefing.com. Pour l'analyste, cette "résistance témoigne de facteurs fondamentaux positifs qui ont souvent été relégués au second plan par une actualité macroéconomique effrayante". Le Dow Jones a été emmené cette année par le géant de la restauration rapide McDonald's (+31% sur l'année), devant le groupe informatique IBM (+26%), le laboratoire pharmaceutique Pfizer (+24%) et le groupe d'alimentation Kraft Foods (+19%). En queue de peloton figurent la banque Bank of America (-59%), le producteur d'aluminium Alcoa (-44%), le fabricant informatique Hewlett-Packard (-38%) et la banque JPMorgan Chase (-22%). Les établissements bancaires ont pâti des déboires du secteur financier européen et des turbulences des marchés, Hewlett-Packard de ses hésitations stratégiques et Alcoa de résultats financiers à plusieurs reprises décevants, auxquels s'est ajouté un plongeon des cours des métaux. L'actualité des sociétés était peu étoffée cette semaine. AMR, maison mère de la compagnie aérienne American Airlines s'effondrait de 32,74% à 35 cents. Le New York Stock Exchange a notifié au groupe, qui a déposé le bilan en novembre, que son action ne serait plus cotée sur la plateforme à partir de jeudi 5 janvier. Dans l'automobile, General Motors cédait 0,35% à 20,14 dollars. Il a procédé au rappel de 4.296 voitures Sonic, de crainte que des plaquettes de frein soient manquantes. Ford était stable (-0,05% à 10,67 dollars). Il a vendu plus de deux millions de voitures sous sa marque aux Etats-Unis en 2011, un seuil atteint pour la dernière fois en 2007. Sears Holdings cédait 2,16% à 32,19 dollars. L'agence de notation Fitch a abaissé la note du distributeur, qui a annoncé mardi une restructuration en raison d'une chute de ses ventes. Le marché obligataire était en légère hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 1,873% contre 1,908% jeudi soir, et celui à 30 ans à 2,884% contre 2,897% la veille.