La visite de deux jours que le commissaire européen chargé du commerce, M. Peter Mandelson, devait effectuer en Algérie à partir d'hier, a été reportée à une date ultérieure, annonce le ministère du Commerce dans un communiqué rendu public, hier. M. Peter Mandelson ne voulait pourtant pas perdre du temps. Il y a quelques jours seulement, il s'était prononcé, à Bruxelles, en faveur de la conclusion "urgente" par l'Europe d'accords bilatéraux et multilatéraux avec ses principaux partenaires dans le monde, en vue d'établir en particulier de nouvelles règles de commerce de l'Energie. Inutile de dire toute l'importance que représente l'Algérie en tant que partenaire de l'UE dans le Sud. Le communiqué de la délégation de la Commission européenne à Alger, diffusé dimanche par la presse, s'est contenté de dire que cette visite de deux jours "s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations entre l'Union européenne et l'Algérie". Des entretiens avec des ministres des membres du gouvernement algérien, avec M. El Hachemi Djaâboub, le ministre algérien du Commerce, et, surtout, avec M. Belkhadem avaient été programmés dans la cadre de cette visite qui vient d'être reportée. Les nombreuses questions de l'actualité, qui revêtent une importance stratégique pour les deux parties, algérienne et européenne, seront ainsi repoussées à une date ultérieures mais pas remises aux oubliettes, sans doute, car il s'agit des névralgiques préoccupations relatives à l'adhésion de notre pays à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) que l'UE a toujours soutenue. Pour rappel, cette visite était annoncée au moment où l'autre commissaire européen en charge de l'énergie, M. Andris Piebalgs, se trouvait à Oran depuis samedi pour participer aux journées de l'énergie. Le même empressement a été observé concernant la signature d'un accord stratégique entre l'Algérie et l'Union européenne dans le domaine de l'énergie. Cet accord, souhaité vivement par l'UE dans le cadre de la sécurisation de ses approvisionnements en gaz par l'un de ses partenaires "les plus fiables", porte notamment, selon le commissaire européen, sur la régulation du secteur énergétique. Il y a lieu de se demander si le report n'est pas lié à l'état des préparatifs des dossiers qui devaient être discutés. En tout cas, il faut noter que durant la journée d'hier même, ces sujets ont été soumis au débat dans le cadre de la 11e session des ministres des Affaires étrangères du processus de Barcelone qui se tient pour deux jours, à Tampere en Finlande. La réunion regroupe les 25 membres de l'UE et les 10 partenaires du sud de la Méditerranée, à savoir l'Algérie, l'Autorité palestinienne, l'Egypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Tunisie, la Turquie et Israël. Au menu de cette réunion figurent cinq grands thèmes liés spécialement au partenariat euro-méditerranéen, à la situation politique dans la région, à la nouvelle politique européenne de voisinage appelée à être renforcée prochainement, au dialogue transculturel, aux questions d'immigration et aux activités antiterroristes.