L'agence de notation américaine Moody's a confirmé cette semaine le AAA de la dette souveraine de la Suisse, soit la meilleure note. La Suisse reste ainsi parmi les onze pays notés triple A par les trois grandes agences de notation. Le maintien de cette note reflète la forte stabilité économique, institutionnelle et financière du pays, écrit l'agence dans son communiqué. Moody's s'appuie sur l'économie ouverte, hautement développée et bien diversifiée du pays. En outre, la Suisse a un passé de mesure en matière fiscale et de faible inflation. Les institutions suisses, par leur gouvernance et leurs lois, sont robustes et bénéficient d'un système transparent, poursuit Moody's. L'agence de notation salue aussi la stabilité historique et politique du pays. La dette publique est compatible avec la capacité de paiement, ce qui permet une certaine marge de manœuvre fiscale. Perspective "stable" Quant à la perspective, Moody's la juge stable, c'est-à-dire que la note ne devrait pas changer dans les six à 24 mois. L'agence estime que le poids de la dette devrait encore s'amoindrir au cours des années à venir. Le gouvernement devra cependant faire face à certains défis, non seulement en raison du poids du secteur bancaire, mais aussi de la pression que le vieillissement de la population exercera sur les assurances sociales, relève Moody's. La nouvelle loi "too big to fail" sur les banques devrait réduire les éventuelles interventions de l'Etat dans le secteur. Mais, même si son application est réussie, cette législation n'élimine pas complètement les risques. Dégradations en série Récemment, de nombreux pays d'Europe ont perdu des points dans la notation des grandes agences. Standard & Poors a notamment provoqué un choc, avant-hier, en abaissant la note de crédit de neuf pays de la zone euro, dont le précieux triple A de la France et de l'Autriche. Cependant, Moody's a maintenu lundi le triple A de la France, tout en laissant planer un doute sur la perspective. Les marchés ont réagi avec flegme.