Le chef de la diplomatie française Alain Juppé se rend aujourd'hui à New York pour convaincre le Conseil de sécurité de prendre toutes ses responsabilités face à l'aggravation des crimes contre l'humanité commis par le régime syrien, a annoncé le ministère des Affaires étrangères. M. Juppé y participera à une réunion ministérielle en présence de plusieurs ministres arabes et de ministre de pays membres du Conseil de sécurité, a indiqué lundi Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay, au cours d'un point-presse, précisant que la réunion doit contribuer à l'adoption d'un projet de résolution sur la Syrie. Cette réunion a été souhaitée par la Ligue arabe, dont nous saluons et appuyons les efforts, a précisé M. Valero. Il est évident aujourd'hui que le régime doit passer la main, a souligné lors d'un point presse à Bordeaux (sud-ouest), ville dont il est le maire, M. Juppé. Il est temps que le Conseil de sécurité puisse agir pour contribuer à la solution de cette crise. L'enjeu de la réunion ministérielle de demain consiste à ce que le Conseil de sécurité puisse écouter le rapport de la Ligue, qui s'est engagée sur le terrain depuis fin décembre, et qu'il puisse appuyer ses efforts et préconisations, a ajouté M. Valero. Un projet de résolution à cet effet a été présenté vendredi au Conseil de sécurité par le Maroc, au nom de la Ligue arabe. Il convient à présent d'adopter ce texte. La réunion ministérielle de demain doit y contribuer, a-t-il dit. Attaque terroriste sur un gazoduc près de Homs Un gazoduc a été saboté, hier, par un groupe terroriste dans la province syrienne de Homs (centre), près de la frontière libanaise, a annoncé l'agence officielle Sana. Un groupe terroriste armé a visé dans une opération de sabotage un gazoduc entre Homs et Banias, près de la ville de Tal Kalakh, a rapporté Sana, affirmant que l'attaque avait provoqué une fuite d'environ 460 000 m3 de gaz. Plusieurs incidents visant des infrastructures d'acheminement d'hydrocarbures ont eu lieu depuis le début en mars 2011 de la contestation contre le régime du président Bachar al-Assad. Le régime accuse des groupes armés pilotés par l'étranger de chercher à semer le chaos dans le pays, en s'attaquant aux infrastructures et aux forces de l'ordre. Mais l'opposition affirme que le pouvoir est impliqué dans les attaques contre les infrastructures. Parallèlement, la répression de la contestation a fait des milliers de morts depuis la mi-mars, selon l'ONU. 6 agents de sécurité et 4 civils tués dans le sud Six agents de sécurité et quatre civils ont été tués, hier, dans des affrontements à Hirak, dans la province de Deraa (sud), berceau de la contestation contre le régime du président Bachar al-Assad, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des soldats dissidents ont attaqué, hier, un minibus transportant six agents de sécurité en route pour procéder à des arrestations à Hirak, tuant tous les passagers. Deux chars sont ensuite entrés dans la ville et ont ouvert le feu, tuant trois civils, a précisé cette organisation basée au Royaume-Uni. A Saïda, un civil a été tué par des tirs aveugles, selon la même source. Des affrontements violents entre l'armée et des soldats dissidents se déroulaient lundi matin à Hirak, ainsi que plus au sud, à Kharbet Ghazalé et Saïda ainsi qu'à Nassib, un village frontalier de la Jordanie, a ajouté l'OSDH.