La directrice du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde est arrivée, hier,en Tunisie pour sa première visite dans ce pays qui traverse depuis la révolution une grave crise économique et sociale. Elle a été accueillie à Tunis par le gouverneur de la Banque centrale tunisienne Mustapha Kamel Nabli, avec qui elle devait avoir un premier entretien. Cette visite, la première de Mme Lagarde dans la région, vise à marquer le soutien de l'institution financière à la transition démocratique et établir le contact avec les nouvelles autorités issues des élections du 23 octobre, selon son entourage. Traditionnel bon élève du FMI, la Tunisie traverse une grave crise économique, avec une croissance négative et un taux de chômage à 18%. Dissimulés sous l'ancien régime de Zine el Abidine Ben Ali, les problèmes économiques et sociaux ont explosé au grand jour depuis le soulèvement qui a chassé l'ancien président le 14 janvier 2011. En outre, la crise en Europe, principal partenaire commercial de la Tunisie, rend la situation encore plus difficile. Toutefois, le pays dispose d'une marge de manoeuvre et de potentiel, soulignent des sources économiques, relevant notamment un taux d'endettement public relativement faible (40% du PIB contre, à titre d'exemple, 180% du PIB en Grèce). Selon ces sources, l'assainissement de l'environnement des affaires et le développement des régions de l'intérieur constituent les priorités à court terme pour redresser la situation, dans un pays rongé par la corruption et où les régions du centre ont été délaissées au profit du littoral. Les autorités tunisiennes n'ont pas jusqu'à présent sollicité de prêt, mais le FMI est prêt à répondre à toute demande, selon des sources proches de l'institution financière. Mme Lagarde devait rencontrer, hier, le Premier ministre Hamadi Jebali, le président tunisien Moncef Marzouki, ainsi que des responsables de la puissante centrale syndicale UGTT, a-t-on appris auprès de l'institution. Elle participera, aujourd'hui, à une discussion avec des chefs d'entreprises tunisiens et rencontrera des femmes de la société civile et tiendra une conférence de presse avant de s'envoler pour l'Arabie Saoudite.