Au troisième jour du débat autour du projet de programme du gouvernement, des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont plaidé pour la mise en œuvre, dans les délais les plus proches, de la reforme du système judiciaire. Soulignant l'importance de miser sur "des reformes touchant à l'essence même du système judiciaire, au lieu de rester au niveau des moyens matériels", ces députés ont affirmé qu'"il est temps d'ouvrir le débat autour du système judiciaire". Pour Mme Nora Khouboui, députée du Parti des travailleurs (PT), "le système judiciaire algérien gagnerait, à renforcer le nombre des magistrats et la qualité des décisions de justice rendues". Affirmant que "les pressions exercées sur les magistrats persistent encore". L'élue du Parti des travailleurs a ajouté que ces magistrats "tranchent dans certains cas, sans prendre la peine de convoquer les prévenus et sans attendre le mémoire de la défense". Pour combattre le phénomène de la corruption, elle a jugé nécessaire d'"augmenter les honoraires des magistrats". Mme Khouboui a précisé qu'"il est temps de consacrer des règles morales et d'appliquer les lois pour juguler ce phénomène récurrent". Elle a, en outre, appelé à ne pas marginaliser les avocats, soulignant qu'"il est impératif de ne pas recourir aussi à l'emprisonnement des journalistes, à cause de leurs écrits". Tout en soulignant "la nécessité d'appliquer les jugements judiciaires prononcés en faveur des travailleurs licenciés abusivement", elle a plaidé pour "l'abolition de la peine capitale et l'humanisation des conditions d'incarcération des prisonniers". Les parlementaires ont, par ailleurs, indiqué, lors de cette même séance, que ce programme accorde "une grande importance" à la poursuite des réformes, notamment dans les secteurs de l'économie, des finances et des banques. Ils ont ainsi affirmé que ce programme du nouveau gouvernement permettra de poursuivre les réformes entamées. A cet effet, M. Mohamed Belatar, député du Front de libération national (FLN), a estimé, lors de son intervention, que le programme du nouveau gouvernement garantit "une bonne gestion" des finances publiques, relevant, toutefois, la nécessité de créer "des cellules de contrôle et de suivi" au sein des différentes institutions financières. La troisième séance de l'APN a été présidée par M. Abdelaziz Ziari, président de l'APN, en présence du chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, et des membres du gouvernement.