Le constructeur d'automobile japonais Mazda a annoncé cette semaine une énorme perte nette lors des neuf premiers mois de son exercice décalé 2011/12, en raison d'une baisse de ses ventes, de la flambée du yen et des charges fiscales supplémentaires. Ce lourd déficit a contraint Mazda à abaisser ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice qui sera clos le 31 mars. Il s'attend désormais à une lourde perte nette de 100 milliards de yens (1 milliard d'euros), contre une perte attendue de 19 milliards jusqu'à présent. Le constructeur prévoit aussi désormais un déficit d'exploitation, de 40 milliards, contre un résultat à l'équilibre espéré auparavant. Son chiffre d'affaires est attendu à 2050 milliards, contre 2160 milliards précédemment évalué. Entre le 1er avril et le 31 décembre 2011, le groupe a subi un déficit net de 112,8 milliards de yens (1,13 milliards d'euros), contre un bénéfice net de 2,8 milliards de yens l'an passé sur la même période. Les ventes mondiales de véhicules du constructeur ont baissé de 7%, reculant même de 10% au Japon à cause du séisme du 11 mars 2011, de 17% en Europe touchée par la crise de la dette et de 11% en Chine en raison d'une plus faible demande locale pour les voitures compactes, a expliqué Mazda dans un communiqué. Mazda a en revanche écoulé 4% de quatre roues supplémentaires aux Etats-Unis, tandis que sur les autres marchés (Amérique du sud, Moyen-Orient, Australie entre autres), ses ventes ont reculé de 6% à cause, a-t-il argué, des conséquences des inondations en Thaïlande sur sa production. Ces mauvaises ventes globales ont plombé le chiffre d'affaires, également affecté par la flambée du yen qui a réduit les revenus de Mazda à l'étranger, lorsque le constructeur les a convertis en monnaie japonaise. Son chiffre d'affaires a chuté de 17,4%, à 1418,3 milliards de yens (14,2 milliards d'euros). Quelques réductions de coût n'ont pas suffi à compenser un plongeon du résultat d'exploitation, qui a affiché un déficit de 54,3 milliards de yens contre un bénéfice de 13,2 milliards l'an passé au même moment. Mazda a expliqué avoir dû comptabiliser une hausse de ses charges fiscales, provoquée par un changement de taxation au Japon pour financer la reconstruction du nord-est dévasté par le séisme du 11 mars, ce qui a creusé son déficit net au-delà des pertes d'exploitation.