Le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, M. Nourredine Yazid Zerhouni, a voulu rassurer, hier, les députés qui ont longuement critiqué le projet de révision des codes communal et de wilaya. Il ne s'agit pas, selon lui, de limiter les attributions des élus au profit de celles des walis et des chefs de daïra, mais de réorganiser le système de sorte à éviter les amalgames et les blocages des APC, a-t-il expliqué sur les ondes de la radio Chaîne I en marge de la visite du président Bouteflika à Setif. Il récusera de fond en comble les accusations de rétrécissement du pouvoir des élus. "En aucun cas, les pouvoirs publics n'ont voulu limiter les prérogatives des élus en renforçant ceux des walis. Ceux qui ont émis cette observation n'ont pas, à mon sens , lu le programme". Il ajoutera que dans le cadre de la décentralisation, "il y a énormément de projets qui sont prévus car nous jugeons qu'il serait primordial d'élargir les prérogatives des responsables locaux des différents secteurs et à leur tête le premier coordinateur qui est le wali, car ils sont les premiers concernés" . Le point le plus opportun que les élus devraient évoquer lors des débats, aux yeux de Zerhouni, c'est la réforme du code de fiscalité et des finances locales. "Ce point négligé par les élus constitue un élément très important car aujourd'hui, nous ne pouvons pas demander des comptes à un président d'une commune qui n'a pas de moyens. Nous savons très bien qu'il y a plusieurs wilayas où il n'existe pas de chauffage à l'école, de moyens de transports…", déplore-t-il. La responsabilité concernant le manque d'hygiène dans les villes, un fait désolant, dira-t-il, n'incombe pas au seul président d'APC mais dépend de la logistique. Le manque de moyens serait à l'origine de l'état d'insalubrité de nos cités. C'est pourquoi, la question des moyens financiers doit requérir, à ses yeux, toute l'attention. Dans le cadre des réformes mises en œuvre, le ministre ajoute que son département, en collaboration avec l'administration locale, a dégagé un dispositif d'évaluation afin d'améliorer le niveau de gestion dans les communes. Il a été, par conséquent, décidé de renforcer le corps des ingénieurs et des architectes. Le ministère de l'Intérieur prévoit de recruter, très prochainement, 3500 universitaires, en plus des 4000 déjà embauchés depuis 2002. Un programme de formation et de recyclage dans lequel est inséré de nouveaux modules tels la communication, la gestion des crises, la gestion et statistiques, est déjà lancé au profit des directeurs de divers secteurs et de 200 chefs de daïra. Les walis en bénéficieront prochainement. Pour mener à mieux l'opération d'encadrement, des écoles de formation pour les fonctionnaires seront créées.