Le président allemand, Christian Wulff, menacé de perdre son immunité après des accusations de prévarication, a annoncé, hier, sa démission. La confiance de mes citoyens est affectée, a-t-il expliqué dans une allocution télévisée retransmise en direct depuis le Château Bellevue, le siège de la présidence à Berlin. Il a reconnu des erreurs mais n'a pas présenté d'excuses. Pour cette raison, il ne m'est plus possible d'exercer mes fonctions. C'est pour cela que je démissionne, a déclaré solennellement M. Wulff, un conservateur que la chancelière Angela Merkel avait difficilement fait élire à la présidence en juin 2010. Le parquet de Hanovre (nord) avait réclamé, avant-hier soir, la levée de son immunité après des soupçons de prévarications et d'avoir obtenu différents avantages auprès d'amis entrepreneurs. M. Wulff, 52 ans, était depuis mi-décembre sous le feu des critiques des médias et de l'opposition, accusé d'avoir profité de sa position à la tête de la Basse-Saxe (2003-2010) pour obtenir des avantages financiers divers et multiples, puis d'avoir tenté d'étouffer ces affaires. Début janvier il avait refusé de démissionner. Le président démissionnaire dont la fonction est essentiellement honorifique mais qui est une autorité morale, a annoncé que l'intérim sera assuré par le président du Bundesrat (chambre haute du Parlement, qui représente les Etats), Horst Seehofer. Les parties de coalition de centre-droit de Mme Merkel, Unions chrétiennes (CDU/CSU) et Libéraux (FDP) doivent se retrouver au sommet aujurd'hui, avec la chancelière, pour décider des suites de la crise. La chancelière Merkel a annulé au dernier moment sa visite en Italie où elle devait rencontrer le Premier ministre Mario Monti. Merkel veut un candidat de consensus à la Présidence allemande La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé, hier, vouloir chercher avec l'opposition un candidat de consensus à la Présidence allemande, après l'annonce de la démission de Christian Wulff. Nous voulons mener des discussions avec les partis d'opposition, les sociaux-démocrates (SPD) et les Verts, pour proposer un candidat commun pour l'élection du prochain président de la République, a dit la chancelière chrétienne-démocrate (CDU), qui mène un gouvernement de coalition avec les Libéraux. La secrétaire générale des sociaux-démocrates, Andrea Nahles, a aussitôt accueilli favorablement cette proposition. Je salue l'offre de la chancelière Angela Merkel de trouver un candidat commun pour la fonction de président, a-t-elle dit dans un communiqué. Demande de levée de l'immunité Le parquet de Hanovre (nord de l'Allemagne) a annoncé la veille demander la levée de l'immunité du président de la République, Christian Wulff, empêtré depuis des mois dans des accusations de prévarication. Le parquet ne peut lancer de procédure contre le Président de la république que si les députés du Bundestag (chambre basse du parlement) lèvent son immunité. Après une vérification exhaustive de nouveaux documents, et l'évaluation d'articles dans les médias, le parquet de Hanovre estime qu'il y a assez de faits pour un début de suspicion de prévarication ou de bénéfices d'avantages de M. Wulff, a expliqué dans un communiqué le parquet de la capitale de la Basse-Saxe. M. Wulff est depuis mi-décembre sous le feu des critiques des médias allemands qui l'accusent d'avoir profité de sa position de chef du gouvernement de Basse-Saxe pour obtenir des avantages financiers divers, puis d'avoir tenté d'étouffer ces affaires. Le président allemand a été pêle-mêle attaqué pour avoir occulté ce prêt, pour avoir profité de vacances gratuites chez de riches entrepreneurs, puis pour avoir tenté de faire pression sur des journalistes afin d'empêcher la sortie de nouvelles révélations.