La chancelière allemande Angela Merkel s'attend à un proche accord au Conseil de sécurité des Nations unies sur un nouveau train de sanctions contre l'Iran, soupçonné de chercher à se doter de l'arme nucléaire. Lors d'une conférence de presse samedi avec le président russe Dmitri Medvedev, la dirigeante allemande a présenté comme "une avancée diplomatique majeure" le consensus entre les grandes puissances sur ce dossier. "Il est possible que les sanctions soient approuvées par le Conseil de sécurité dans un avenir proche", a-t-elle dit. Le projet de résolution à l'étude est le fruit d'une série de compromis entre les Etats-Unis et ses trois alliés européens - Allemagne, France, Royaume-Uni - d'un côté, qui poussaient en faveur de sanctions sévères contre l'Iran, et la Russie et la Chine de l'autre, qui cherchaient à les atténuer. De sources diplomatiques proches du Conseil de sécurité, on juge possible que seulement douze des quinze membres votent en faveur du texte. Le Liban, la Turquie et le Brésil pourraient s'abstenir ou voter contre. La Russie et la Chine ont cependant mis en garde vendredi contre toute "précipitation" dans l'adoption de sanctions. Notons qu'Angela Merkel vient d'^ter désavouée par son parti. La désignation du candidat à la présidence de la République allemande a valu à Angela Merkel son premier désaveu au sein de son parti, la CDU, depuis qu'elle en a pris le contrôle en 2000. Finalement le candidat de la coalition conservatrice-libérale à la présidence sera Christian Wulff, le ministre-président de Basse-Saxe, et non la ministre du Travail et des Affaires sociales, Ursula von der Leyen, une proche de Merkel, que celle-ci souhaitait installer au château de Bellevue. Baron de la CDU et rival potentiel de la chancelière, Wulff s'est imposé avec le soutien du parti, forçant Merkel à faire marche arrière. "Cette candidature montre la faiblesse aiguë de la chancelière et contrarie sa stratégie de la décision solitaire", écrivait, vendredi, le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung ( FAZ). En 2003, Merkel avait propulsé à la tête de l'État Horst Köhler, pour mieux écarter Wolfgang Schäuble, dinosaure du parti susceptible de lui faire de l'ombre. La démission surprise de Köhler , lundi, a affaibli la chancelière, qui porte seule la responsabilité de cette erreur de casting.