La mobilisation des électeurs pour le prochain scrutin législatif relève essentiellement des partis politiques et non de l'administration qui doit rester neutre. C'est l'avis du professeur en droit constitutionnel Walid Agoune qui estime que le seul moyen pour faire face au spectre de l'abstention est de " présenter des programmes fiables ". Pour lui, " l'absence de débat contradictoire favorise justement l'abstention et malheureusement nous assistons durant la campagne à des monologues de candidats ". Et le Pr Agoune de relever la faible adhésion des citoyens dans les partis politiques qui est également une donnée à prendre en considération soulignant que seulement " 2,2 des algériens sont adhérents dans une formation politique selon une étude du baromètre arabe ", a-t-il déclaré hier sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Autre facteur à ne pas omettre pour réussir la mobilisation des électeurs, selon le Pr Agoune, est le fait que la société algérienne a beaucoup évolué et qui aujourd'hui dispose de l'accès à l'information notamment grâce à l'internet, aussi la conjoncture régionale qu'il ne faut pas occulter. Concernant les mesures prise pour assurer une élection transparente, il estime qu'elles sont suffisantes avec l'installation des deux commissions, l'une de supervision composée de magistrats et de l'autre de surveillance dont les membres sont désignés par les partis politiques et les indépendants. Le Pr Agoune rappellera ainsi les missions principales de la commission de supervision qui peut par exemple " prendre des décisions exécutoires, se saisir en cas de fraude ou d'irrégularité et la saisire par les partis ou encore faire appel à la force publique pour faire appliquer ces décisions ". Autre point abordé par l'invité de la radio est la présence des observateurs étrangers qui est aussi un " gage de régularité des élections car c'est bien d'avoir un œil extérieur sur ce scrutin pour être crédible d'autant qu'il y a toujours de la suspicion de certaines parties ". Cela étant dit, le Pr Agoune prévoit que le taux de participation pourrait osciller entre 30 et 35% car les élections législatives n'attirent pas beaucoup d'électeurs contrairement aux élections communales et présidentielle. Il affirme par ailleurs qu'aucun parti n'est satisfait du mode de scrutin qu'on lui présente car " comme la proportionnelle les autres modes de vote sont également critiqués et le vote pour une liste fait la part belle des formations politiques qui en sortent vainqueurs", a-t-il expliqué.