Aujourd'hui, les Russes se rendront aux urnes pour élire leur président. Le futur chef de l'Etat exercera son mandat pendant six ans. La Commission électorale centrale (CEC) a enregistré cinq candidats: le premier ministre sortant Vladimir Poutine, le communiste Guennadi Ziouganov, le nationaliste Vladimir Jirinovski, le socialiste Sergueï Mironov et le candidat indépendant Mikhaïl Prokhorov. Le sixième candidat désireux de briguer un mandat présidentiel, le cofondateur du parti libéral Iabloko Grigori Iavlinski, a été disqualifié par la CEC en raison d'irrégularités commises lors de la collecte de signatures en sa faveur. Le premier ministre et candidat à la présidentielle Vladimir Poutine a espéré que les Russes se rendraient aux urnes en mars pour décider à qui remettre le destin du pays. "Chers amis, très prochainement, le 4 mars, l'élection du président de la Fédération de Russie va avoir lieu. J'espère que ce jour-là, chacun dira son mot, exprimera sa position de citoyen, fera un choix réfléchi. Ainsi, c'est le peuple lui-même qui décidera des destinées de la Russie", a déclaré M.Poutine dans une allocution télévisée retransmise par la chaîne de télévision Pervy kanal depuis la Sibérie. Selon le chef du gouvernement, dans les temps les plus difficiles, le large soutien d'une majorité écrasante de citoyens de Russie a aidé à lutter contre le terrorisme, à rétablir l'intégrité territoriale du pays ainsi que son économie et sa sphère sociale, à surmonter les conséquences de la crise économique mondiale. "Ce que nous avons fait, nous l'avons fait ensemble. Nous avons obtenu des résultats positifs incontestables, nous avons des acquis dont nous pouvons être fiers", a estimé M.Poutine, tout en reconnaissant qu'il restait encore "bien des problèmes et des injustices". "Nous savons ce qu'il faut faire. Pour s'acquitter des tâches qui se présentent devant nous, la consolidation maximale de toutes les forces de la société est nécessaire, ainsi qu'un travail d'édification dynamique, sans bouleversements ni révolutions", a souligné le candidat à la présidence. M.Poutine a dit croire en la ferme détermination des Russes à transformer le pays. "Lors de l'élection du 4 mars, c'est à vous de décider à qui remettre le destin de la Russie, l'avenir de nos enfants. La décision vous revient. La parole est à vous", a-t-il conclu. L'élection présidentielle aura lieu en Russie le 4 mars 2012. Manifestations La campagne présidentielle de 2012 s'est déroulée sur fond de manifestations organisées par les partisans de chacun des cinq candidats. Commencées au lendemain des législatives de décembre 2011 pour dénoncer les fraudes électorales, ces manifestations ont réuni des centaines de milliers de personnes dans tout le pays. "Pour des élections honnêtes" a été le slogan qui a inspiré les rassemblements des opposants au régime en place. "Nous avons quelque chose à perdre", ont inscrit sur leurs banderoles les partisans de Vladimir Poutine. Ces prises de position ont atteint leur point culminant avec le meeting du 24 décembre qui a réuni, avenue Sakharov à Moscou, de 30 000 à 120 000 soutiens des réformes. Les partisans du régime en place ont répondu le 23 février par une manifestation qui a rassemblé quelque 130 000 supporters dans le stade moscovite Loujniki. Les autorités officielles n'ont pas tardé à réagir aux revendications de l'opposition. Le 22 décembre 2011, le président Dmitri Medvedev a plaidé pour une réforme en profondeur du système politique russe. Il a notamment proposé de revenir à l'élection directe des gouverneurs de régions, de réduire le nombre de signatures requises pour participer à l'élection présidentielle et de faciliter l'enregistrement des partis. Cette effervescence politique a mis à l'avant-scène des figures jusqu'à présent inconnues du grand public: le blogueur Alexeï Navalny considéré par les médias occidentaux comme le chef de file de la lutte contre la corruption, et le leader du mouvement d'opposition Front de gauche Sergueï Oudaltsov. Tous les deux ont à plusieurs reprises défrayé la chronique par leurs démêlés avec les forces de l'ordre. Transparence Tous les candidats à la présidentielle sont intéressés à ce que l'élection du 4 mars soit transparente et honnête. A cet effet, la Commission électorale centrale (CEC) a décidé d'installer des webcams dans tous les bureaux de vote. Selon le président de la CEC, Vladimir Tchourov, plus de 4.000 journalistes couvriront la présidentielle russe depuis les centres d'information mis en place par les commissions électorales du pays. Près de 700 observateurs internationaux ont été accrédités afin de superviser l'élection. Le scrutin aura lieu aujourd'hui, mais depuis hier, toute communication électorale était interdite. "Notre avenir dépend de chacun de nous. Venez voter", a déclaré le 1er mars le président Medvedev dans son message aux électeurs. Plus de 100 000 interna utes suivront le scrutin à Moscou Plus de 100 000 internautes se sont enregistrés sur un site Internet permettant de suivre le déroulement de l'élection présidentielle d'aujourd'hui, à Moscou, a annoncé, hier, aux journalistes le président de la commission électorale de Moscou Valentin Gorbounov. "Moscou compte le plus grand nombre de bureaux de vote se chiffrant à près de 3 000. Chaque bureau de vote est équipé de deux vebcaméras permettant de suivre en direct le déroulement du scrutin. A ce moment, nous avons plus de 100 000 internautes enregistrés", a indiqué le responsable. 91 000 bureaux de vote ont été équipés de webcaméras en prévision de l'élection présidentielle en Russie. Selon le ministère russe des Télécommunications, 600 000 personnes se sont enregistrées sur le site.