L'opposant russe Grigori Iavlinski, candidat du parti démocrate Iabloko à la présidentielle du 4 mars, a été disqualifié, hier, au motif d'irrégularités dans la collecte des deux millions de signatures de soutien, a annoncé la commission électorale centrale. J'ai le regret d'annoncer que nous ne sommes pas en mesure d'enregistrer Iavlinski comme candidat, a déclaré Sergueï Danilenko, membre de cette commission. Le président de Iabloko, Sergueï Mitrokhine, a dénoncé cette décision qui, selon lui, sape la légitimité de la présidentielle pour laquelle l'homme fort du pays Vladimir Poutine est le grand favori du scrutin. C'est une commande politique qui vient de Poutine, a déclaré M. Mitrokhine. Selon la commission électorale, 23% des signatures sont des photocopies au lieu d'être des originaux, ce qui les rend invalides. La législation russe prévoit qu'un candidat n'ayant pas le soutien d'un parti représenté au Parlement, ce qui est le cas de M. Iavlinski, doit recueillir le soutien de deux millions d'électeurs. Des échantillons de ces signatures sont ensuite vérifiés et au moins 95% d'entre elles doivent être authentifiées pour que le candidat soit enregistré. Or, sur 600 000 signatures examinées, 153 930 ont été jugées invalides, a précisé le responsable. Un représentant de Iabloko Boris Moïsseïev, a expliqué que le parti a soumis des signatures qui ont été envoyées par courrier électronique. Aucune loi ne l'interdit, a-t-il déclaré. Sur 15 membres de la commission, 13 ont voté pour le rejet de la candidature de l'opposant, une représentante de Iabloko contre et celui des communistes s'est abstenu. Ni M. Iavlinski, fondateur de Iabloko, ni le président du parti Sergueï Mitrokhine n'étaient présents à la commission électorale. Des militants du parti ont brandi des pancartes où l'on pouvait lire Pour les élections honnêtes! et Tchourov démission! en référence au président de la commission électorale centrale Vladimir Tchourov. La Commission électorale centrale avait déjà laissé entendre dès lundi, que la candidature de M. Iavlinski, qui avait pu participer aux élections présidentielles de 1996 et 2000, n'avait que peu de chances d'être approuvée. Au scrutin du 4 mars, Vladimir Poutine, Premier ministre depuis près de quatre ans, ambitionne de revenir au Kremlin, qu'il avait dû quitter en 2008, faute de pouvoir se représenter après deux mandats consécutifs de quatre ans. Il reste le grand favori de l'élection, malgré un mouvement de défiance sans précédent depuis son arrivée au sommet de l'Etat en 2000.