Comme prévu, les Bourses européennes étaient en baisse, hier, en ouverture, réagissant aux annonces macroéconomiques de la Chine, qui table sur une croissance de 7,5% cette année, la plus faible projection en huit ans. A Paris, l'indice CAC 40 perdait 0,46% vers 9h. La plupart des indices sectoriels étaient en baisse. Celui des bancaires cédait 0,5% et celui des ressources naturelles 1,15%, la plus forte perte du moment. L'Eurofirst 300 reculait de 0,41%, tandis qu'à Francfort le Dax abandonnait 0,63%. La Bourse de Londres cédait 0,32%. Les Bourses européennes s'inscrivent dans le sillage de la tendance baissière de Wall Street et de Tokyo. Outre l'élément chinois, l'incertitude entourant la Grèce reste toujours aussi prégnante, poussant les investisseurs à vendre les actifs les plus risqués. "Une croissance chinoise plus lente implique un impact négatif pour le monde et les marchés de matières premières. A court terme, c'est sans doute négatif pour les actifs risqués", commente Philippe Gijsels (BNP Paribas Fortis Global Markets). "D'un autre côté, cela réduira nettement les déséquilibres massifs, ce qui est vraiment positif à long terme". La semaine qui s'ouvre sera riche en événements européens, avec jeudi la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), une journée qui marque la date limite pour la participation des créanciers privés au plan de restructuration de la dette en Grèce. Paris débute en baisse, sur des prises de bénéfices La Bourse de Paris se repliait, hier, dans les premiers échanges (-0,35%), tirée vers le bas par des prises de bénéfices, après l'annonce par la Chine, moteur de l'économie mondiale, d'un objectif de croissance en fort retrait pour 2012. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 lâchait 12,22 points à 3488,95 points. Côté valeurs, les titres les plus cycliques, dépendants de la conjoncture, subissaient des prises de bénéfices à l'image de Saint Gobain (-1,36% à 35,87 euros) et Alcatel-Lucent (-1,59% à 1,80 euro). Ciments Français lâchait 0,19% à 56,60 euros. La filiale du groupe italien de matériaux de construction Italcementi a pourtant annoncé une hausse de 6% de son bénéfice net en 2011. Les valeurs bancaires souffraient un peu comme BNP Paribas (-0,96% à 37,55 euros), Crédit Agricole (-0,75% à 4,91 euros) et Société Générale (-1,32% à 25,06 euros) CNP Assurances (+2,58% à 11,52 euros) profitait d'un relèvement de la recommandation sur son titre à "surpondérer", contre "neutre" auparavant, par JPMorgan Cazenove. Technicolor prenait 3,25% à 2,38 euros. Le groupe est prêt à marier ses activités historiques dans les décodeurs, lourdement déficitaires l'an dernier, sans pour autant vouloir se désengager complètement du secteur, a indiqué son PDG Frédéric Rose. Enfin, Eurofins était en hausse (+0,85 à 69,15 euros) après s'être dit "optimiste" pour l'avenir après avoir plus que doublé son bénéfice net en 2011 grâce à une hausse de ses prestations et une amélioration de sa rentabilité en exploitation.
Francfort (Dax -0,96%): la Chine pèse sur le moral La Bourse de Francfort était en net recul, hier matin, les investisseurs craignant pour la conjoncture mondiale après la réduction par la Chine de son objectif de croissance et se montrant prudents avant des indicateurs américains. Dans les premiers échanges, l'indice Dax, qui regroupe les trente principales valeurs allemandes, reculait de 0,96% à 6854,71 points et le MDax perdait 1,12% à 10 392,27 points. La Chine, dont les champions industriels allemands se sont rendus quasiment dépendants pour leurs exportations, a réduit, hier, son objectif de croissance pour cette année à 7,5%, contre 8% l'an dernier, ce qui "pèse sur le Dax", rapporte Frank Klumpp de la banque LBBW. Les grands exportateurs allemands souffraient logiquement, comme Daimler (-1,82% à 45,51 euros), BASF (-1,65% à 65,54 euros), Volkswagen (-1,77% à 141,40 euros) ou encore BMW (-1,12% à 69,83 euros). En outre, "la publication des entrées de commandes (de janvier) aux Etats-Unis ainsi que l'indice ISM (de l'activité dans les services) sont attendus avec impatience" par le marché, selon M. Klumpp. Commerzbank perdait 4,02% à 1,88 euro. La deuxième banque allemande a annoncé, hier, avoir franchi une nouvelle étape de recapitalisation, en rachetant des titres de sa propre dette puis en les convertissant en nouvelles actions, dopant son capital de 776 millions au premier semestre. "L'impact de l'opération de rachat de capital hybride est moins important que ce que nous avions prévu car relativement peu d'investisseurs ont accepté l'offre", notait Philipp Hässler de la banque Equinet. Fresenius SE prenait 0,38% à 52,80 euros. Le groupe médical a vu son objectif de cours relevé par Citigroup (de 90 à 105 euros), selon Dow Jones Newswires. Sur le MDax, le numéro deux allemand de l'acier, Salzgitter, enregistrait la plus forte baisse (-6,16% à 42,52 euros) après la publication de ses résultats annuels en hausse mais dopés par des effets fiscaux exceptionnels, et des prévisions prudentes pour l'exercice en cours. "L'action devrait être mise sous pression à court terme étant donné la prévision relativement vague donnée pour l'année 2012", estimait Stefan Freudenreich d'Equinet.
Londres: le FTSE-100 en baisse (-0,25%) mais BP en forme La Bourse de Londres évoluait en baisse, hier matin, le secteur minier et pétrolier pâtissant des perspectives de croissance moindres en Chine, à l'exception de BP qui tirait son épingle du jeu après avoir réglé une partie du contentieux de la marée noire aux Etats-Unis. Peu après l'ouverture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 14,53 points, soit 0,25% par rapport à la clôture de vendredi, à 5896,6 points. La société écossaise d'ingénierie pétrolière Weir (dont la recommandation a été abaissée par Citigroup) perdait 3,05% à 1972 pence. Rio Tinto reculait de 1,54% à 3.505 pence, Fresnillo 1,32% à 1.871 pence et Cairn Energy 1,54% à 331,7 pence. En tête de l'indice, le groupe pétrolier BP prenait en revanche 2,22% à 507,5 pence. Il va verser près de 8 milliards de dollars aux termes d'un accord à l'amiable réglant une partie du contentieux dû à l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon en 2010 dans le golfe du Mexique et à la marée noire qui en avait découlé. La chaîne de supermarchés Tesco, numéro un de la distribution du Royaume-Uni, perdait 0,66% à 316,15 pence. Le groupe a annoncé lundi la création de 20 000 emplois sur deux ans pour reconquérir des clients après avoir perdu des parts de marché dans le pays. Son plan de baisse massive des prix avait échoué à attirer les consommateurs, et ses ventes durant la période cruciale de Noël s'étaient avérées décevantes. Suisse : tendance latérale, soutenue par les poids lourds La Bourse suisse a ouvert, hier, sur une note peu changée. Le SMI peut compter sur le soutien des poids lourds défensifs Nestlé et Novartis, alors que les cycliques sont plutôt sous pression. Dans les premiers échanges, le SMI gagnait marginalement 0,02% à 6150,40 points. Le SLI cédait 0,17% à 941,49 points et le SPI grignotait 0,01% à 5622,80 points. Parmi les blue chips, gagnants et perdants s'équilibraient à peu près. Kühne & Nagel, qui a publié ses résultats annuels, cédait un petit 0,2%. Le groupe de logistique a présenté un chiffre d'affaires conforme aux attentes, alors que le bénéfice net les a déçues. Les chiffres sont sans surprise, a commenté un analyste. Le plus gros perdant du SMI/SLI était UBS, en repli de 0,9% à 12,61 francs, bien que Citigroup ait relevé l'objectif de cours à 15 de 13,50 francs et confirmé la recommandation "buy". Les analystes jugent que la forte création de capital d'UBS et l'amélioration de l'évolution dans Wealth Management constituent des arguments d'achat. Credit Suisse lâchait 0,5%. La grande banque veut racheter certains instruments Tier 1 et Tier 2 pour un montant de jusqu'à 4 milliards de francs, afin d'adapter à temps la structure de son capital aux futures exigences des autorités. La banque a par ailleurs essuyé un échec aux USA où un tribunal de Columbus a refusé de rejeter une plainte d'investisseurs liée à des emprunts de la société en faillite National Century Financial. A part les grandes banques, quelques cycliques comme Syngenta (-0,9%), Clariant (-0,8%), Richemont (-0,7%) et Givaudan (-0,5%) faisaient aussi partie des perdants. Tokyo clôture en baisse de 0,80% à cause de prises de bénéfices La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier, en baisse de 0,80%, à cause d'un léger rebond du yen et de prises de bénéfices consécutives aux nettes hausses des séances précédentes. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 78,44 points à 9698,59 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a diminué de son côté de 0,59%, lâchant 4,96 points à 832,86 points. L'activité a été assez faible, avec 1,92 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les fabricants d'électronique ont chuté: Sony de 3,32% à 1691 yens, Panasonic de 2,16% à 726 yens et Sharp de 1,05% à 563 yens. Les constructeurs d'automobile ont aussi perdu du terrain: Toyota 0,30% à 3305 yens, Nissan 0,98% à 810 yens et Honda 1,29% à 3050 yens. Dans les autres secteurs, la sidérurgie a souffert, touchée par la réduction de l'objectif de croissance de la Chine, à 7,5% pour 2012, important client des aciéries. Nippon Steel a cédé 2,61% à 224 yens et JFE Holdings 3,80% à 1642 yens. Les groupes liés à l'énergie et à son négoce ont pâti d'un effritement des cours du pétrole: la compagnie pétrolière JX Holdings a diminué de 0,59% à 503 yens et la maison de commerce Mitsubishi Corporation de 0,76% à 1961 yens. Parmi les rares gains notables de la journée, NTT Docomo a pris 1,58% à 141 500 yens, sur fond d'informations de presse évoquant la conclusion d'une alliance stratégique du groupe de téléphonie mobile avec son homologue espagnol Telefonica dans le domaine des services pour smartphone.