Les Bourses européennes se retournent à la baisse, hier, en milieu de matinée, les investisseurs se montrant nerveux avant une réunion à Berlin entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel. Les investisseurs sont également focalisés sur des adjudications de dettes espagnole et italienne qui auront lieu cette semaine. A la mi-séance, l'indice CAC 40 recule de 0,28% à 3.128,67 points, après avoir gagné plus de 0,6% en début de séance. La Bourse de Londres recule de 0,24%, celle de Francfort de 0,54% et la place milanaise de 0,42%. L'indice paneuropéen, qui progressait de 0,6% dans les premiers échanges, abandonne 0,23%. Les clôtures mitigées à Wall Street, vendredi, la fermeture de Tokyo pour cause de jour férié et la clôture en ordre dispersé des autres places asiatiques pénalisent les marchés européens. Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin. Les deux dirigeants doivent se retrouver pour un déjeuner, au cours duquel le projet d'une taxe sur les transactions financières devrait être abordé, alors que la France a déclaré être prête à faire cavalier seul sur le sujet. "Comme ce fut le cas de nombreuses fois, il y a à nouveau des dissensions entre les deux pays", soulignent les analystes de Saxo Banque. "Plus que des projets, ce sont les désaccords qui inquiètent les marchés. En cette période de troubles économiques, la zone euro a absolument besoin d'être soudée afin de surmonter les défis qui l'attendent", ajoutent-ils. Les deux dirigeants devraient également parler des progrès du processus de modification des traités européens ainsi que des dangers qui menacent la zone euro, avec un risque de récession et la fragilité du secteur bancaire. Pour Kintai Cheung, économiste chez Crédit Agricole CIB, la zone euro devrait encore probablement souffrir cette semaine "de rumeurs sur la dégradation de la France et de la menace d'un défaut désordonné de la Grèce". Le Fonds monétaire international (FMI) a de plus en plus de doutes sur la capacité de la Grèce à réduire durablement son endettement faramineux, affirme l'hebdomadaire allemand Der Spiegel samedi. Hormis la réunion Merkel-Sarkozy, peu d'événements sont au programme, si ce n'est pour la France un emprunt à court terme prévu dans l'après-midi. Paris: le CAC en légère hausse avant la réunion Merkel-Sarkozy La Bourse de Paris évoluait en légère baisse, hier, dans les premiers échanges (+0,32%), après trois séances de repli consécutives, peu entreprenante avant la rencontre franco-allemande à Berlin prévue à la mi-journée, sur fond d'incertitudes sur la zone euro. Dans les premiers échanges, le CAC 40 cédait de 0,28% à 3.128,67 points. Le marché parisien, qui peinait à rebondir après avoir perdu 0,71% lors de la première semaine de 2012, attendait la réunion entre le président français. Parmi les valeurs, Renault (+2,23% à 28,94 euros) s'inscrivait en tête du CAC 40 grâce à un relèvement de recommandation de "neutre" à "acheter" par Citigroup. Les valeurs bancaires optaient pour la prudence, comme le marché, à l'image de BNP Paribas (+0,37% à 28,56 euros), Crédit Agricole (-0,05% à 4,13 euros) et Société Générale (-0,06% à 15,56 euros). EADS prenait 0,36% à 24,86 euros alors que sa filiale Airbus et Hong Kong Airlines se sont mis d'accord sur l'achat par la compagnie d'aviation chinoise de 10 Airbus A380, ce qui représente une commande de 3,8 milliards de dollars au prix catalogue, selon la presse. Air France-KLM gagnait 0,33% à 3,97 euros. Le groupe a enregistré une hausse de 7,5% du trafic passager en décembre, tandis qu'il est quasi stable dans le fret. Atos (+0,83% à 35,13 euros) profitait de l'acquisition de 50% de la société espagnole MSL, fournisseur de services informatiques pour les grands évènements sportifs au chiffre d'affaires annuel de 15 millions d'euros. Enfin, Groupe Eurotunnel prenait 0,66% à 5,17 euros. L'exploitant du tunnel sous la Manche Eurotunnel va soutenir le projet de sauvetage de SeaFrance par ses employés en se portant acquéreur des navires de la compagnie de ferries transmanche, a annoncé, hier, son P-DG dans une interview à Libération.
Francfort: le Dax attentiste avant la rencontre Merkel-Sarkozy La Bourse de Francfort évoluait sans franche orientation, hier, dans les premiers échanges, l'indice Dax oscillant autour de l'équilibre avant la rencontre prévue à Berlin entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. L'indice Dax des trente valeurs vedettes de la place financière allemande perdait 0,07% à 6054,39 points peu après l'ouverture, Le MDax reculait de 0,05% à 9211,24 points. "Les conditions pour la séance d'aujourd'hui sont légèrement négatives", rapportait Ralf Umlauf, de la banque Helaba. Côté indicateurs allemands, les chiffres du commerce extérieur ont surpris positivement. En données ajustées des variations saisonnières, l'excédent commercial de novembre a atteint 15,1 milliards d'euros, dépassant les attentes des analystes interrogés par Dow Jones Newswires, qui tablaient sur 12,2 milliards. Sur les marchés d'actions, "l'ambiance est au scepticisme avant la saison des résultats des entreprises américaines", jugeait par ailleurs Frank Klumpp, de la banque LBBW. Heidelberg Cement était lanterne rouge du Dax, reculant de 1,91% à 33,13 euros, suivi de Commerzbank (-0,90% à 1,21 euros) et MAN (-0,87% à 73,70 euros). Les valeurs automobiles étaient particulièrement en vue alors que les constructeurs allemands rivalisent d'annonces triomphalistes au Salon de l'automobile de Detroit. BMW (+0,97% à 56,09 euros) a ainsi annoncé, hier, avoir vendu 1,67 million de véhicules en 2011, restant ainsi numéro un mondial du luxe. Volkswagen (+0,12% à 124,15 euros) a de son côté a rapporté des ventes en croissance de 14%, dépassant pour la première fois les 8 millions d'unités, avec 8,15 millions de voitures vendues. Quand à Daimler (+0,44% à 36,63 euros), il a également annoncé, la semaine dernière, un record de ventes pour 2011 (1,36 million de voiture, +7,7%). Adidas avait le vent en poupe, gagnant +0,60% à 52,05 euros. "Nous estimons dans l'ensemble qu'Adidas est en bonne position pour continuer de bien progresser pendant la saison sportive 2012 avec l'Euro 2012 de football et les Jeux olympiques de Londres", notait Bernd Müll de LBBW. Londres: en petite forme avant la rencontre Merkel-Sarkozy La Bourse de Londres était en légère baisse, hier matin, une nouvelle fois prudente et attentiste alors que les yeux étaient tournés vers Berlin où devaient se rencontrer dans la journée l'allemande Angela Merkel et le français Nicolas Sarkozy. Après avoir ouvert en hausse modérée, l'indice FTSE-100 est rapidement reparti dans la direction opposée, peu après l'ouverture il perdait 10,50 points, soit 0,19% par rapport à la clôture de vendredi, à 5639,58 points. "Les marchés sont toujours aussi nerveux sur la situation en Europe, ce qui explique le peu d'impact qu'ont eus sur les Bourses des derniers chiffres positifs de l'économie américaine", notait Michael Hewson de CMC Markets. Preuve de l'indécision générale, la plupart des secteurs évoluaient de manière contrastée. Ainsi, du côté des minières, Antofagasta lâchait 1,48% à 1251,20 pence et Kazakhmys 0,75% à 985 pence, tandis que Fresnillo prenait 1,99% à 1694 pence. Même chose du côté des pétrolières, avec BP en baisse de 0,97% à 472,55 pence et Shell en hausse de 0,27% à 2391,50 pence. En ce qui concerne les banques, Lloyds Banking Group perdait 0,15% à 27,07 pence et Barclays 0,18% à 186,07 pence, tandis que HSBC s'appréciait de 0,25% 199,45 pence. Suisses : tendance latérale du SMI autour des 6000 points La Bourse suisse a ouvert en légère hausse, hier, pour ensuite se replier et naviguer autour de la marque des 6000 points. Dans les premiers échanges, le Swiss Market Index (SMI) grappillait 0,03% à 6015,78 points. Le Swiss Leader Index (SLI) montait marginalement de 0,05% à 886,71 points et le Swiss Performance Index (SPI) restait de marbre à 5411,06 points. Les valeurs cycliques menaient la danse des blue chips. Kühne + Nagel gagnait ainsi 2,4%, suivi d'un peu plus loin par Sonova (+0,9%), Schindler (+0,6%) ou Logitech (+0,5%). Les fabricants de produits de luxe Swatch et Richemont s'appréciaient respectivement de 0,6% et 0,5%. Les analystes de Barclays ont relevé l'objectif de cours de Swatch à 413 (398) francs dans le cadre d'une étude sectorielle et confirmé leur recommandation "equalweight". La situation de change s'est améliorée au deuxième semestre 2011, expliquent-ils. Nestlé (+0,4%) soutenait l'indice. Le géant de l'alimentaire a annoncé un accord avec The Coca-Cola Company pour concentrer le champ d'activité géographique de leur joint-venture de thé prêt-à-boire Beverage Partners Worldwide (BPW) sur l'Europe et le Canada. Dans le camp des perdants, on trouvait UBS, en repli de 0,7%. Exane BNP Paribas a recommencé à couvrir le titre à "underperform". CS a subi le même sort mais restait inchangé à 21,40 francs. Parmi les poids lourds pharma, Novartis cédait 0,3% et Roche 0,1%. Novartis a annoncé qu'il rappelait aux Etats-Unis différents produits vendus sans ordonnance. Le groupe pharma a fermé provisoirement l'usine qui les fabriquait, les coûts de cette opération sont estimés à 120 millions de dollars. Les répercussions sur le chiffre d'affaires de l'année 2012 devraient toutefois être limitées, ont commenté les analystes. Nobel Biocare perdait 1,1%. La Deutsche Bank a bien relevé les prévisions de bénéfice ainsi que l'objectif de cours, mais maintient sa recommandation "sell". Sur le marché élargi, les actions du concurrent Straumann cotaient 158,90 francs, un cours inchangé. La Deutsche Bank a également relevé l'objectif de cours de l'action et maintient la recommandation "sell". Parmi les autres perdants au SMI/SLI figuraient Geberit (-1,1%), Actelion (-0,6%) et Bâloise (-0,3%). Geberit publiera cette semaine le chiffre d'affaires 2011. Sur le marché élargi, Temenos lâchait 0,3%. Le membre du conseil d'administration Mark Austen a fait savoir ce week-end qu'il démissionnait avec effet immédiat de la société. Peu avant Noël, Temenos avait annoncé que Mark Austen et Lewis Pold Rutherfurd ne se représenteraient plus lors de la prochaine assemblée générale. Des titres tels que Charles Vögele (-3,2%) et Kudelski (-2,9%) reculaient passablement. A l'opposé, Swissmetal progressait de 4,2%, Newron de 3,5% et Metall Zug de 3,3%.