Les principales Bourses européennes ont ouvert en repli, hier, dans le sillage de Wall Street et des marchés asiatiques les craintes d'un ralentissement économique en Chine et en Europe poussent les investisseurs à réduire leur exposition au risque. Peu après l'ouverture, le CAC 40 perd 0,83% (29 points) à 3.458 points. Londres cède 0,56% et Francfort recule de 1,01%. L'indice paneuropéen Euro Stoxx 50 recule de 0,96%, après avoir gagné plus de 9% depuis le début de l'année, soutenu notamment par les liquidités abondantes injectées par la Banque centrale européenne (BCE). Les valeurs de l'automobile figurent parmi les plus fortes baisses. L'indice européen du secteur perd 2,2%, plombé en premier lieu par PSA Peugeot Citroën. PSA perd plus de 5% à la Bourse de Paris après l'annonce des modalités de l'augmentation de capital d'un milliard d'euros lancée après son alliance avec General Motors. Le groupe français a également annoncé qu'il ne verserait pas de dividendes cette année. L'allemand Merck recule de 1,3% après avoir annoncé des résultats du quatrième trimestre inférieurs aux attentes, sous le coup d'une demande en berne pour les cristaux liquides utilisés dans les téléviseurs à écran plat. La saison des résultats en Europe a été relativement médiocre. D'après des données de Thomson Reuters Starmine, seulement 49% des sociétés du STOXX 600 ont publié des résultats conformes ou supérieurs aux attentes, contre 68% des sociétés du S&P 500 à Wall Street. "Les dernières données macroéconomiques provenant de la zone euro, alors que les principales opérations de liquidité de la BCE sont terminées, ont réveillé les craintes d'une récession et déçu les marchés. Pour ne rien arranger, la Chine a abaissé sa prévision de croissance", résume Koen De Leus pour KBC Securities à Bruxelles. Les marchés ont par ailleurs froidement accueilli le message envoyé la veille par Athènes, qui s'est dit prêt à contraindre ses créanciers privés à subir des pertes sur la dette grecque. Les investisseurs privés ont jusqu'à jeudi pour dire s'ils comptent ou non participer à l'échange de dette qui doit permettre à la Grèce d'effacer plus de 100 milliards d'euros de sa dette, dans le cadre de son deuxième plan de sauvetage de 130 milliards d'euros. Paris: le CAC en baisse, prudence sur la Grèce et l'Iran La Bourse de Paris était en baisse, hier, dans les premiers échanges, surveillant de près la restructuration de la dette grecque et les tensions entre Iran et Israël, qui entraînent à la hausse les cours du pétrole et menacent de gripper encore davantage la croissance. Dans les premiers échanges, l'indice CAC 40 cédait 0,57% à 3466,56 points. "Le suspens de la semaine est clairement sur la réussite ou non de l'échange de dette grecque. Le processus s'annonce complexe et la réussite du plan est loin d'être assurée", relève Christian Parisot chez Aurel BGC. Du côté des valeurs, PSA enregistrait la plus forte baisse de la cote (-5,17% à 13,47 euros) après que le constructeur eut annoncé le lancement de son augmentation de capital au prix de 8,27 euros par action nouvelle, soit une décote de 42% sur le cours du titre à la clôture de la veille. Legrand reculait de 1,66% à 26,90 euros. La société d'investissement américaine Kohlberg Kravis Roberts (KKR) va vendre 12,7 millions d'actions de la société, soit 4,8% des titres du fabricant de matériel électrique, puis se délester de son solde restant de 1% du capital. Sanofi prenait 0,38% à 57,87 euros après que JPMorgan eut relevé sa recommandation de "neutre" à "surpondérer" et porté son objectif de cours de 63 à 66 euros. L'ancien P-DG de L'Oréal, Lindsay Owen-Jones, va quitter le conseil d'administration du groupe et être remplacé dans cette fonction par Laurent Attal, vice-président du groupe de cosmétiques. Steria grignotait 0,74% à 16,28 euros. Le groupe de services informatiques a annoncé un bénéfice net 2011 record de 55 millions d'euros, en hausse de 26% sur un an. Francfort: le Dax (-1,30%) ne parvient pas à chasser les mauvais esprits La Bourse de Francfort ne parvenait pas à chasser les mauvais esprits, hier matin, et la plupart des valeurs s'affichaient dans le rouge. L'indice Dax des trente valeurs vedettes perdait 1,30% à 6776,93 points peu après l'ouverture, celui des valeurs moyennes lâchait 1,48% à 10'231,5 points. Comme la veille, et comme toujours quand la crise de la dette occupe les esprits, Commerzbank était dans le bas du tableau (-3,95% à 1,82 euros), Deutsche Bank n'était pas en forme non plus (-1,77% à 34,50 euros). Merck KGaA lâchait 1,41% à 79,53 euros, après la publication de résultats 2011 en ligne avec ses prévisions -abaissées par deux fois au cours de l'année- mais l'aveu de son patron que le marché allait rester difficile dans les années à venir. En tête de Dax RWE (+3,38% à 35,66 euros) profitait au contraire du relatif optimisme affiché pour 2012 et 2013. Le groupe, qui a vu son bénéfice net plonger l'an dernier, considère qu'il a passé le plus dur, et attend un bénéfice d'exploitation et un bénéfice net stables cette année et l'an prochain. Sur le TecDax des valeurs technologiques (-1,30% à 762,58 points), Q-Cells accusait le coup d'une lourde perte en 2011, de plus de 800 millions d'euros (-4,59% à 0,27 euro). La survie du fabricant de cellules photovoltaïques ne tient qu'à un fil. Londres: le FTSE-100 en baisse, la Chine et la Grèce pèsent (-0,34%) La Bourse de Londres évoluait en baisse, hier matin, le secteur des matières premières restant déprimé par des perspectives de croissance plus faibles en Chine, tandis que le dossier grec revenait sur le devant de la scène. Dans les premiers échanges, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 20,17 points, soit 0,34% par rapport à la clôture de la veille, à 5854,65 points. "Les inquiétudes sur le ralentissement des prévisions de croissance de la Chine pèsent sur le moral des investisseurs, le secteur des matières premières étant particulièrement touché", a commenté Simon Furlong, courtier chez Spreadex. Les minières étaient ainsi sous pression, à l'image de Rio Tinto (-1,45% à 3372,5 pence), Xstrata (-1,36% à 1122 pence) ou Anglo American (-0,82% à 2548 pence). Par ailleurs, l'attention des investisseurs se focalise de nouveau sur la Grèce alors que le niveau de la participation volontaire des investisseurs privés à la réduction de la dette abyssale du pays doit être connu en fin de semaine. Du côté des hausses, le groupe pharmaceutique Astrazeneca prenait 0,86% à 2865,5 pence, tandis que son concurrent GlaxoSmithKline gagnait 0,43% à 1410 pence. Suisse : ouverture en léger repli, Grèce et conjoncture inquiètent La Bourse suisse a ouvert, hier, sur un léger recul. Le sentiment est plombé par les inquiétudes habituelles autour de la Grèce et par les craintes pour la conjoncture, selon les courtiers. Peu après l'ouverture, le SMI perdait 0,66% à 6113,48 points, le SLI 0,94% à 930,60 points et le SPI 0,61% à 5585,80 points. Les assurances résistaient mieux que les bancaires: Swiss Re cédait, 0,55 et ZFS 0,4%. par leur retour des craintes pour la conjoncture pesaient sur les valeurs d'entreprises orientées à l'exportation. Transocean (-1,5%), Logitech (-1,8%), Richemont (-1,6%), Clariant (-1,2%) et Swatch (-1,3%) évoluaient toutes dans le bas du tableau des blue chips. Au lendemain de ses chiffres, Kühne + Nagel perdait 1,5%. La BC Zurich a intégré le titre dans son portefeuille des valeurs standard suisses, à la place d'Adecco (-1,5%). Les poids lourds défensifs Roche (-0,2%) et Nestlé (-0,1%) faisaient mieux que le marché. Roche tient ce jour son assemblée générale. Novartis perdait 0,6% à 49,49 francs: JPMorgan a réduit sa recommandation à "neutral" de "overweight" et l'objectif de cours à 56,40 de 60,10 francs. L'analyste de la banque US voit des problèmes structurels pour Novartis et propose une division du groupe. Sur le marché élargi, AFG, Bank Linth, Charles Vögele, GAM, Goldbach Media, Implenia, Mobimo, Siegfried, VP Bank et VZ Holding ont publié leurs chiffres. Les commentaires vont de "très bon" (Implenia, en hausse de 3,8%) à "pire que prévu" (Charles Vögele, en baisse de 7,3%). AFG chutait de 10,4%. Le fabricant d'équipements pour la construction a affiché une perte nette 2011 de 70,2 millions de francs, à cause d'un amortissement de 73 millions de francs, rendu nécessaire par l'environnement de marché difficile. Malgré les travaux de rénovation, le groupe reste en chantier, ont commenté des experts.
Tokyo: le Nikkei perd 0,63%, à cause d'un regain du yen L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a achevé la séance d'hier, sur un recul de 0,63%, à cause de prises de bénéfices sur fond de petit regain du yen face au dollar et à l'euro. La révision la veille par la Chine de son objectif de croissance pour cette année, dans un contexte international difficile, a pesé sur les actions des entreprises fortes sur ce marché, après avoir aussi déprimé les places occidentales la veille. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 60,96 points par rapport à la veille pour terminer à 9637,63 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part fini, hier, sur un recul de 5,51 points (-0,66%) à 827,35 points. Le volume des transactions a encore été très élevé avec 2,51 milliards de titres échangés sur le premier marché. L'action du premier constructeur de voitures japonais, Toyota, a perdu 0,61% à 3285 yens, celles de ses concurrents Honda et Nissan ont pour leur part respectivement cédé 1,93% à 2991 yens et 1,36% à 799 yens. Parmi les groupes d'électronique, l'action Sony a abandonné 0,77% à 1678 yens, celle de Canon 1,34% à 3.675 yens et celle de Panasonic 2,07% à 711 yens. Les titres des groupes financiers ont également reculé: celui de Mizuho Financial Group a décliné de 1,47% à 134 yens, celui de Mitsubishi UFJ Financial Group de 1,21% à 408 yens et celui de Normura Holdings de 1,34% à 368 yens. A noter également les baisses des actions des fabricants d'engins de chantier Komatsu (-2,26% à 2296 yens) et de robots Fanuc (-2,52% à 14'330 yens) ainsi que des transporteurs maritimes, un repli dû à des perspectives moins roses en Chine: Mitsui O.S.K a chuté de 2,76% à 352 yens, Kawasaki Kisen Kaisha de 3,83% à 176 yens et Nippon Yusen de 2,51% à 233 yens. Enfin, l'action du constructeur d'automobiles Mazda, la plus échangée de la séance, a gagné 2,34% à 131 yens, alors que le groupe a annoncé la veille au soir le prix unitaire (124 yens) des actions qu'il s'apprête à émettre dans le cadre d'une augmentation de capital destinée à financer l'extension de ses infrastructures de production et le développement.