L'absence d'avancée sur le dossier grec continuait à faire chuter les Bourses européennes, hier, toutes les places ayant ouvert en baisse. Après avoir clôturé en fort recul déjà, la veille, Paris a commencé sur un repli de 1,44%, Francfort de 1,72%, Londres de 1,40% et Milan de 1,43%. Avant-hier, la Bourse de New York a fini au plus bas depuis plus d'un an: le Dow Jones a perdu 2,36% et le Nasdaq 3,29%. Peu après l'ouverture, la dégringolade s'accentuait. Paris perdait 3,05%, Londres 2,29%, Francfort 3,26%, Madrid 2,69% et Milan 2,43%. La Bourse de Tokyo a terminé pour sa part, hier, encore en baisse (-1,05%), les investisseurs redoutant aussi une aggravation de la crise de la dette grecque et s'inquiétant de la chute de l'euro vis-à-vis du yen. Paris: le CAC creuse ses pertes déçu par l'Eurogroupe La Bourse de Paris était en forte baisse, toujours plombée par les craintes d'un éventuel défaut grec au lendemain d'une réunion infructueuse des ministres des Finances de la zone euro qui ont de nouveau reporté toute décision sur le sauvetage du pays. Peu après l'ouverture, le CAC 40 perdait 3,00%, cédant 88,05 points à 2838,78 points. "Les Européens repoussent encore les décisions difficiles", ont déploré les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC. "Le report de la réunion exceptionnelle du 13 octobre, qui devait décider ou non de l'octroi à la Grèce de la tranche d'aide de 8 milliards d'euros, est une mauvaise nouvelle qui perturbe les marchés financiers", ont-ils ajouté. Du côté des valeurs, le secteur bancaire payait de nouveau le prix des atermoiements des responsables européens. BNP Paribas reculait de 6,21% à 26,89 euros, Société Générale de 5,30% à 17,95 euros et Crédit Agricole de 3,38% à 4,85 euros. Hors CAC 40, Dexia vivait une véritable descente aux enfers (-23,23% à 0,99 euro). Le titre a dégringolé jusqu'à -37% dans les premiers échanges, perdant en moins de 20 minutes plus d'un tiers de sa valeur en Bourse, au lendemain d'un conseil d'administration extraordinaire qui a laissé entrevoir la possibilité d'un démantèlement de la banque franco-belge. Arkema dévissait de 8,62% à 38,23 euros. HSBC a abaissé sa recommandation sur le titre de "surpondérer" à "neutre", selon une source de marché. Naturex reculait de 7,77% à 45,58 euros. Le spécialiste des ingrédients naturels d'origine végétale va lancer une augmentation de capital de 49,3 millions d'euros destinée à financer des acquisitions et accroître son flottant boursier. Francfort: le Dax s'enfonce sous les -3%, les banques chutent La Bourse de Francfort creusait ses pertes, l'indice Dax des trente valeurs vedettes perdant 3,25% à 5202,24 points. Comme les autres places européennes, Francfort s'inquiétait de l'absence d'avancée sur le dossier grec, et les valeurs bancaires en faisaient les frais. Deutsche Bank perdait 7,01% à 23,94 euros, alors que les investisseurs s'inquiétaient d'un possible avertissement sur résultats à venir. Les déclarations de son patron Josef Ackermann lors d'une conférence à Londres devraient être très suivies. L'action Commerzbank lâchait quant à elle 6,36% à 1,64 euros. Londres: le Footsie-100 (-1,71%) en nette baisse, sous les 5000 points La Bourse de Londres évoluait en nette baisse, hier matin, sous la barre des 5000 points, avec les valeurs financières dans le rouge, alors que les marchés s'inquiètent du manque d'avancée sur le dossier grec. Après l'ouverture, l'indice Footsie-100 des principales valeurs perdait 86,63 points, soit 1,71% par rapport à la clôture de la veille, à 4988,87 points. Les marchés européens ont été refroidis par le peu de résultats de la réunion des ministres des Finances de la zone euro qui ont de nouveau reporté toute décision sur le sauvetage de la Grèce, lors d'une réunion, la veille, à Luxembourg. A Londres, les valeurs financières menaient les baisses, avec la banque Barclays en perte de 4,48% à 149,2 et le fonds d'investissement Man Group en recul de 4,42% à 153,7 pence. Wolseley perdait 2,67% à 1.495 pence. Le numéro un mondial de la distribution d'équipements de plomberie et de chauffage a annoncé, hier, avoir renoué avec les bénéfices en 2011 mais s'est montré prudent pour l'avenir en raison de la dégradation de l'environnement économique. Le géant de la distribution Tesco tirait son épingle du jeu, progressant de 1,71% à 376,75 pence après que la banque UBS a relevé sa recommandation sur le titre à "achat" contre "neutre" auparavant. Tokyo: le Nikkei finit en baisse de 1,05%, à cause de l'Europe La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en nouvelle baisse, les investisseurs redoutant une aggravation de la crise de la dette grecque et s'inquiétant de la chute de l'euro vis-à-vis du yen. A la fermeture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a abandonné 1,05%, soit 89,36 points, pour s'afficher à 8456,12 points, après avoir touché en cours de journée son niveau le plus bas depuis le début de l'année. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu de son côté 1,46%, abandonnant 10,93 points pour finir à 736,18 points. La séance a été relativement active, avec 2,07 milliards de titres échangés sur le premier marché. A la clôture de la place tokyoïte, un euro ne valait que 101,25 yens. Il est même passé sous la barre des 101 yens quelques heures auparavant et de nouveau après la clôture. Le dollar s'échangeait pour sa part aux environs de 76,60 yens contre environ 77 yens la veille. Le titre Canon a encore cédé 2,58% à 3400 yens et Panasonic 1,11% à 715 yens. L'action du fleuron de l'électronique Sony, très présent en Europe, est tombée dans la matinée à son cours le plus bas en plusieurs décennies, sous la barre des 1400 yens, alors qu'elle cotait plus de 7000 yens mi-2007, juste avant le début de la crise financière aux Etats-Unis. Le titre Sony s'est toutefois un peu repris dans les dernières heures de transaction, finissant à 1.429 yens, soit un repli limité de 0,69%. Dans le secteur poids lourd de l'automobile, l'action du numéro un, Toyota, a reflué de 2,54% à 2568 yens, celle de Honda de 2,78% à 2202 yens et celle de Nissan de 1,02% à 679 yens. L'action du pneumaticien Bridgestone s'est quant à elle affaiblie de 3,12% à 1676 yens. A l'instar de titres de groupes de sidérurgie, ceux des maisons de négoce ont continué d'être délaissés, affectés par les craintes de ralentissement de l'activité en Chine et de moindres échanges de marchandises. L'action Mitsubishi a dévissé de 5,74% à 1.429 yens, celle de Marubeni de 2,96% à 394 yens et celle de Sumitomo de 2,84% à 891 yens. Les fabricants d'engins de chantier Komatsu et de robots industriels Fanuc ont aussi pâti des risques de décélération de la croissance chinoise, le titre du premier fléchissant de 5,06% à 1.540 yens et celui du second de 1,06% à 10.220 yens. Dans ce contexte de reculade quasi générale, se sont néanmoins démarquée quelques valeurs, dont celles de Nikon qui s'est élevée de 3,42% à 1.845 yens, les acteurs du marché pariant que ses derniers appareils photo, à mi-chemin entre les modèles Reflex et compacts, vont doper les ventes du groupe.