Un candidat d'opposition a annoncé, avant-hier, qu'il se retirait de la course à l'élection présidentielle du 18 mars en Guinée-Bissau, dénonçant la préparation d'une fraude à grande échelle par le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir). J'ai décidé de me retirer de la course, parce que le parti au pouvoir est en train de préparer une fraude à grande échelle avec la complicité de la Commission nationale des élections (CNE), a déclaré à la presse Braima Alfa Djalo, candidat du Congrès national africain (CNA). Il a appelé à boycotter le scrutin pour ne pas cautionner cette fraude qui, selon lui, porte sur le renouvellement et la distribution des cartes d'électeurs, en particulier aux jeunes. Il y a 128 000 jeunes qui n'ont pas été recensés, a-t-il affirmé, accusant le gouvernement d'avoir en outre volontairement exclu du vote les bissau-guinéens de la diaspora. Toute la machine administrative est mobilisée pour assurer la victoire du candidat du PAIGC, Carlos Gomes Junior, a accusé M. Djalo, ajoutant que le gouvernement et la CNE porteront la responsabilité de tout ce qui pourrait advenir faute d'une élection transparente. Ce retrait de M. Djalo porte à neuf le nombre de candidats à la présidentielle: outre l'ex-Premier ministre Carlos Gomes Junior pour le PAIGC, Kumba Yala, du Parti de la rénovation sociale (PRS, opposition), et l'ex-président de transition Henrique Rosa, sans étiquette, font partie des principaux. Selon des chiffres officiels, 579 000 électeurs sont appelés aux urnes pour cette présidentielle anticipée provoquée par la mort le 9 janvier à Paris du chef de l'Etat Malam Bacaï Sanha. Une centaine d'opposants ont marché le 1er mars à Bissau sans incident pour exiger un traitement équitable des candidats à l'élection. L'union européenne (UE), a annoncé, avant-hier, avoir transféré un million d'euros pour l'appui à l'organisation du scrutin à un fonds géré par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Ce montant s'ajoute aux 350 000 euros déjà versés par l'UE en février, selon un communiqué reçu à Dakar. L'Afrique du Sud a également contribué à hauteur d'un million d'euros au financement de cette présidentielle. Les bailleurs internationaux doivent au total accorder, via le fonds géré par le PNUD, quelque 7,5 millions d'euros pour l'organisation de la présidentielle et des législatives qui doivent se dérouler en novembre.