Conduite par le directeur chargé de la Méditerranée du sud et du Moyen-Orient, Tomás Duplá, une importante mission de la Commission européenne est attendue demain à Alger pour une visite de deux jours. Au menu de cette visite, des rencontres avec des représentants du gouvernement pour faire le point sur les relations entre l'Algérie et l'Union européenne, particulièrement sur le plan économique. Des réunions sont en effet programmées avec des représentants du ministère de l'Énergie et des Mines, du Commerce, desFinances, de l'Agriculture et de la Pêche. Les 12 membres de cette mission aborderont ainsi avec les responsables algériens les dossiers liés aux relations en matière de commerce, d'investissements et d'énergie. Des secteurs phares où beaucoup de points sont à éclaircir entre les deux parties. Les thèmes régis par l'Accord d'association Algérie-UE seront également au menu des discussions, selon le communiqué de la Commission européenne à Alger adressé hier à notre rédaction. Un communiqué dans lequel l'UE souligne «le caractère inhabituel de la mission par sa composition et sa dimension.» Ce qui est justifié précise la même source par «l'importance stratégique pour les deux parties des thèmes qui seront abordés». Cette visite s'inscrit également toujours selon l'UE dans le cadre du renforcement des relations entre l'Union européenne et l'Algérie et témoigne de l'importance que l'Union européenne attache à ces relations. En effet, par sa composition et sa dimension, cette mission revêt un caractère inhabituel. Côté algérien, l'on compte sur cette visite selon le ministère des Affaires étrangères pour échanger les vues sur la mise en œuvre de la feuille de route relative à l'accord d'association ainsi que sur les échéances prévues à cet égard en 2010, notamment le calendrier des réunions du comité d'association et des sous-comités sectoriels, en préparation au Conseil d'association prévu en juin prochain pour évaluer l'application de l'accord d'association qui jusque-là n'a pas apporté de grands changements pour l'Algérie, notamment en matière d'investissements européens. Il y a lieu de rappeler aussi que les nouvelles mesures prises en Algérie dans ce cadre n'ont pas été du goût de l'Union européenne qui a carrément demandé leur annulation. Ce qui a surtout suscité l'inquiétude de l'UE, c'est l'effet rétroactif des mesures.Annoncées fin 2008, les mesures portant sur l'obligation de contracter un partenaire algérien à hauteur de 30% et la disposition relative à l'actionnariat algérien à hauteur de 51% dans les projets d'investissement avaient suscité des inquiétudes chez les partenaires de l'Algérie, notamment ceux de l'Union européenne, qui, par la voix de Catherine Ashton, Commissaire européenne au commerce extérieur, avait sollicité le ministère du Commerce dans sa lettre, datée du 12 juin 2009 pour demander l'annulation de l'obligation faite à une société d'importation étrangère de céder 30% de ses parts à une partie algérienne. L'UE avait assimilé ces mesures à des restrictions au commerce et à l'investissement parlant même de contradiction avec l'accord d'association. L'Algérie a fini par revoir sa copie en annulant l'effet rétroactif à partir de décembre 2008. Pour leur part, les investisseurs et importateurs étrangers installés en Algérie ont fini par afficher leur engagement à s'adapter au nouveau règlement. S. I.