La mise en oeuvre de l'accord va engendrer un accroissement des importations en provenance de l'UE. Les exportateurs algériens de produits industriels et leurs homologues européens ne paieront plus, à terme, de taxes douanières, dès la mise en oeuvre de l'accord d'association avec l'UE pour les premiers et selon un calendrier de démantèlement étalé sur une période totale de douze années pour les seconds. Cette disposition «clé» est contenue dans le volet commercial de l'accord d'association prévoyant l'établissement d'une zone de libre-échange dans un délai de 12 ans. Le ministre du Commerce El Hachemi Djaâboub, a toutefois estimé que «des mesures correctives sont prévues par l'accord d'association avec l'Union européenne», aussi devrions-nous, a-t-il dit, «nous préparer à prendre en charge les dysfonctionnements éventuels résultant de l'application de l'Accord d'association avec l'Union européenne». L'accord, qualifié par le ministre «à compétence mixte», porte sur quatre volets : politique, commercial, économique et financier. Le premier aspect vise à instaurer un dialogue régulier sur toutes les questions d'intérêt commun, le second concernera de près les travaux de réflexion de la commission installée et prévoit l'établissement progressif d'une zone de libre-échange dans un délai ne dépassant pas douze (12) ans, le troisième est relatif à une coopération économique et sociale alors que le dernier volet intéresse la coopération financière, domaine dans lequel de multiples actions salutaires sont attendues comme notamment la mise à niveau des infrastructures économiques, l'encouragement à l'investissement et la création d'emplois avec un appui financier de l'UE. La seconde concerne les produits dont les droits de douane seront démantelés graduellement entre la troisième et la huitième années. Enfin, la troisième est relative à ceux pour lesquels les droits de douane seront levés entre la troisième et la douzième années. Celle-ci concerne pas moins de 1964 lignes tarifaires (38,2% de l'ensemble). Une clause du système de gestion des contingents dit «premier arrivé- premier servi» sera mise en pratique jusqu'à ce que les quantités fixées par le contingent soient atteintes. Le reste, après la date d'épuisement du contingent, continuera à être admis après paiement des droits et taxes. Cet important volet comporte également les dispositions prises dans les secteurs du commerce et des services. Le ministre n'a pas manqué de s'interroger sur les incidences de l'accord d'association et les perspectives de ses retombées sur l'économie algérienne à moyen et long terme. Il relèvera ainsi que la mise en oeuvre de l'accord va certainement engendrer un accroissement des importations en provenance de l'UE et ce, au détriment évident des autres partenaires de l'Algérie. Parmi les mesures correctives découlant d'un système d'évaluation et de suivi de la mise en oeuvre des préférences commerciales prévues de part et d'autre par l'accord, le ministre a cité celle prévoyant des mesures de sauvegarde appliquées à des filières industrielles confrontées à des difficultés ainsi que celle donnant la possibilité de renégocier de nouvelles concessions (pêche, agriculture, produits agricoles transformés). Abdallah Abdelwahab, membre de l'organisation patronale Ceimi, présent à cette importante réunion suivie d'un débat animé, a confié au quotidien L'Expression, que «cette commission aura sans aucun doute une influence favorable sur tous les opérateurs économiques algériens ainsi que sur leurs homologues européens. Elle reste cependant dépendante des interventions des opérateurs et des réactions pratiques de l'économie nationale». Toutefois, a-t-il souligné, «on ne peut que se féliciter de cette initiative qui va beaucoup aider les chefs d'entreprises algériens à se hisser à un rang international». Présidée par le DG de la Chambre de commerce et d'industrie (Caci), Ali Habbour, cette commission installée hier au siège de la Chambre de commerce et d'industrie (Caci) est composée de représentants des ministères du Commerce, Finances, Industrie, Petite et moyenne entreprise, Agriculture et Pêche, de la DG des douanes, de l'Agence algérienne des exportations (Algex), d'un suppléant de chaque organisation patronale, d'un responsable de la Caci et d'un autre de la chambre nationale de l'agriculture.