Le marché algérien intéresse de plus en plus les hommes d'affaires français. Mais au vu du nombre d'entreprises implantées chez nous, beaucoup reste à faire. En effet, elles ne sont que 250 entreprises françaises à activer en Algérie alors que leur nombre est quatre fois plus élevé chez nos voisins. Le président du Forum des chefs d'entreprise a relevé cet écart en conduisant une forte délégation d'hommes d'affaires algériens à Paris la semaine dernière où il a rencontré leurs homologues du Medef. Réda Hamiani a estimé que le climat des affaires en Algérie "est bon et le Medef est très intéressé par l'évolution qu'a connue le marché algérien ces dernières années". Lors de la rencontre de Paris, les industriels algériens, explique Reda Hamiani invité de la radio Chaîne III, ont mis en avant les progrès enregistrés grâce notamment aux réformes engagées. Il s'agit entre autre de "l'avancement du cadre réglementaire ou du renforcement du droit des affaires". Les Français ne sont pas restés insensibles, ils sont même "prêts à revoir leur copie", a estimé Reda Hamiani. Ce dernier a souligné que la frilosité des entreprises françaises à venir investir en Algérie, commence à se dissiper. Pour s'en convaincre, le président du FCE évoque le montant des IDE français qui a atteint "les 300 millions de dollars en 2006 alors qu'il n'était que de 50 millions en 2003". Toutefois, au regard du volume des échanges commerciaux entre Alger et Paris, les investissements directs français se trouvent en deçà des potentialités qu'offre le marché algérien. "Actuellement les échanges ont atteint 4 milliards de dollars et les investissements français 300 millions de dollars, de quoi être perplexe face à cet important écart", précise le président du FCE. Aujourd'hui, il s'agit de pouvoir booster les IDE en Algérie. Dans cette optique, le FCE et le Medef ont créé un comité permanent et paritaire. Pour le FCE en tout cas, "l'Algérie ne doit plus être un comptoir commercial. Bien au contraire, il est impératif aujourd'hui d'arriver à diversifier l'économie nationale". Le rapprochement entre les deux organisations patronales est d'ailleurs, fortement recommandé par le FCE notamment dans les domaines des PME-PMI. Et tout plaide en faveur de ce rapprochement. Réda Hamiani a rappelé à la partie française les atouts dont dispose notre pays : "un marché pour 34 millions de personnes, des réserves en devises qui ont atteint les 100 milliards de dollars sans omettre la proximité géographique". Ces facteurs pourraient amener "les investissements directs français en Algérie à la hausse", projette le président du FCE. L'Algérie, poursuit Réda Hamiani, peut constituer une destination privilégiée pour les entreprises françaises grâce à une "main-d'œuvre compétitive et une capacité de production qu'on juge importante". Les Algériens comptent beaucoup sur leurs homologues français pour "le transfert de technologie et le savoir-faire". L'Algérie, consciente de l'importance des IDE, a assaini le climat des affaires et tous les obstacles sont à présent levés. En témoignent "les réformes menées dans le secteur financier avec la privatisation prochaine du CPA, une bouffée d'oxygène", note enfin le président du FCE.