C'est un ballet d'hommes d'affaires français qui ont visité notre pays depuis plusieurs années pour détecter les opportunités de partenariat avec l'Algérie. Pourtant, le partenariat tel que souhaité, notamment par le chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika, n'a pas encore vu le jour. L'Algérie dispose pourtant également de toutes les potentialités et moyens financiers pour séduire n'importe quel investisseur étranger. Ce constat émane du ministre français de l'Economie, Thierry Breton en personne. «Il y a en Algérie un champ important de coopération, pas seulement pour les grandes entreprises mais aussi pour les PME», a-t-il déclaré lors d'une visite effectuée à Alger il y a quelques jours. Le ministre français de l'Economie qui était accompagné par nombre de patrons d'entreprises françaises, pour conforter ses dires, citera l'exemple des 1200 entreprises algériennes que le gouvernement de M. Ahmed Ouyahia a décidé de privatiser pour peu que des offres «sérieuses» soient soumises. Avec 55 milliards de dollars de réserves de change, M.Mourad Medelci, le grand argentier du pays, détient à son tour ce qu'il faut pour séduire. La situation financière n'a jamais été aussi bonne que depuis l'accession de Bouteflika au pouvoir. Medelci, proche du chef de l'Etat pour avoir été son conseiller durant des années, a entre les mains une «cagnotte» qui ne peut pas laisser indifférent. Le programme de réalisation de 1200 km d'autoroute, la modernisation et l'extension des voies ferrées, la construction d'un million de logements d'ici 2009, sont autant de projets qui peuvent faire gagner beaucoup d'argent aux sociétés françaises. Thierry Breton est très conscient de cela. L'homme qui maîtrise parfaitement ce domaine ne serait pas venu en compagnie des patrons d'entreprises françaises de renom notamment le P-DG de Total et celui de Gaz de France, s'il ne savait pas cela. En parallèle, des responsables de nombre de «boîtes» françaises semblent afficher une certaine réticence quand il s'agit de mettre leurs sous dans des investissements en Algérie. Les raisons sont toujours les mêmes. D'après eux, la complexité administrative, le système bancaire inadapté, l'interdiction d'acheter des terrains pour implanter leurs entreprises, constituent des freins et des difficultés auxquels sont soumis les hommes d'affaires. Indéniablement, les investisseurs français ont raison d'avoir peur pour leurs «sous». Les Français sont connus en Europe pour être des gens qui ne prennent pas beaucoup de risques dans les investissements étrangers. Mais ce qu'il faut savoir c'est que le risque zéro n'existe pas. Des réformes ont été engagées par l'Algérie, notamment la modernisation du système bancaire, et cela ne peut pas être fait du jour au lendemain. Rien que ces trois dernières années, les autorités algériennes ont réussi à démasquer nombre de «pseudo-investisseurs» dans tous les domaines, prônant le partenariat et venus pourtant arnaquer tout simplement des entreprises algériennes. Il est clair que tout n'est pas parfait en Algérie en matière de réglementation, mais notre pays qui est sorti d'une longue «léthargie», s'achemine inexorablement vers une véritable économie de marché. Autrement, les ministres et les chefs d'Etat étrangers ne regarderaient même pas de notre côté comme cela a été le cas dans les années 90.