Le développement des investissements dans les secteurs des transports et des télécommunications a atteint la vitesse de croisière dans le monde arabe. Encouragés par une demande de plus en plus importante, ces deux créneaux, pourtant porteurs, n'échappent pas à des dysfonctionnements de tout bord. Des carences auxquelles les syndicalistes arabes qui participent, depuis hier, à Alger, aux travaux de la 4e session du conseil exécutif de l'Union générale des transports et télécommunications arabe tentent de mettre fin et ce, dans le cadre de la concertation et l'échange d'expériences. Une démarche vivement saluée par le ministre des Transports. M. Mohamed Meghlaoui, qui s'est dit, d'ailleurs, très heureux de voir les syndicalistes arabes se rapprocher et conscients des enjeux actuels, notamment dans un contexte international assez particulier. Même tonalité chez le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). M. Abdelmadjid Sidi Saïd, qui s'est, quant à lui, félicité de la tenue de ce genre de rencontres, appelant les représentants des travailleurs arabes à renforcer leur coopération. Une coopération qui va se concrétiser à travers la réalisation de projets communs. Il s'agit, dans un premier temps, d'élaborer une étude sur la privatisation du secteur des transports. Une proposition formulée par le secrétaire général de la Confédération internationale des syndicats arabes (UISA) M. Hassan Djemmam. La finalisation de cette initiative aura un impact sur différents secteurs des transports notamment ferroviaires, Par ailleurs, l'expérience algérienne dans le domaine du transport et des télécommunications a été au centre de l'intérêt des syndicalistes arabes ainsi que des représentants de la presse. Ces derniers ont eu, d'ailleurs, le droit à un point de presse improvisé avec M. Abdelaziz Hamichi, secrétaire général de la Fédération des transports au niveau de l'UGTA. Selon M. Hamichi, le secteur des télécommunications se porte bien en Algérie, et connaît, depuis son ouverture, un boom rarement constaté dans plusieurs pays à travers le monde. Toutefois, le syndicaliste pointe du doigt quelques anomalies dans le secteur des transports. Une situation due, selon lui, à la restructuration du secteur et à son ouverture brutale sur l'investissement privé. Ce dernier, toujours aux dires de M Hamichi, ne joue pas entièrement son rôle d'opérateur, même s'il accapare une bonne part du marché national, puisque pas mois de 90% des opérateurs intervenant dans le secteur des transports en Algérie relèvent du secteur privé. Devant cet état de fait, M Hamichi appelle les pouvoirs publics à renforcer le contrôle, suggérant une meilleure régulation de ce marché "instable et qui souffre des effets de la concurrence déloyale", notamment en ce qui concerne les transports terrestres et maritimes. Il plaide pour l'application de normes plus rigoureuses et négocier les parts du marché des transports, que ce soit entre les entreprises algériennes elles-mêmes (privées et publiques) ou entre les entreprises algériennes et étrangères. Cela n'est pas une exclusivité algérienne, selon, le syndicaliste. Car, a-t-il dit, même l'Union européenne fait appel à ce genre de pratiques. Il est bon de savoir, enfin, que la Fédération des transports, affiliée à l'UGTA, regroupe quelque 80 000 adhérents, sans compter les taxis.