Les cimenteries, la sidérurgie, l'industrie chimique sont autant de secteurs auxquels s'attaquent les Egyptiens. Les Egyptiens veulent obtenir davantage de marchés en Algérie. Ils espèrent renforcer leur investissement dans le pays, raflant ainsi la mise à leurs concurrents arabes, notamment ceux en provenance des pays du Golf. Selon le ministre de l'Industrie et de la Promotion des Investissements, Abdelhamid Temmar, quatre projets sont, d'ores et déjà, confiés aux Egyptiens. Il s'agit de la réalisation d'une cimenterie dans la wilaya de Djelfa pour un montant de 400 millions de dollars, et l'ouverture de 35% du capital de la cimenterie de Zahana, à Mascara, pour un montant de près de 45 millions de dollars. Les deux autres projets sont relatifs à la réalisation d'un complexe sidérurgique à Djendjen, dans la wilaya de Jijel. D'un montant de 2 milliards de dollars, ce projet sera réalisé par le groupe industriel égyptien «El Izz». Le dernier projet cité par Abdelhamid Temar concerne le mégaprojet du complexe d'ammoniac à Arzew pour un montant de 2,2 milliards de dollars. La réalisation de ces projets a été annoncée, hier, en marge des travaux de la sixième session de la haute commission mixte algéro-égyptienne, qui s'est ouverte dimanche dernier, à Alger. Avec ces réalisations, les Egyptiens s'apprêtent à enclencher la vitesse de croisière en matière d'investissement en Algérie. Déjà en 2007, le taux d'investissement égyptien en Algérie à atteint 4 milliards de dollars. Ce taux sera revu à la hausse pour atteindre 5 milliards de dollars vers la fin de l'année en cours. Concernant les échanges commerciaux entre les deux pays, M.Temmar a précisé que les exportations algériennes vers l'Egypte ont atteint 100 millions de dollars à la fin du premier semestre 2007 contre 60 millions de dollars d'importations à la même période. Avec ce taux d'investissement, le pays des Pharaons demeure ainsi le premier partenaire économique de l'Algérie, hors hydrocarbures, dans le monde arabe. Il détient 50% des investissements arabes qui s'élèvent, au total, à 10 milliards de dollars au premier semestre 2007. Il est bon de souligner que, jusqu'à présent, les investissements égyptiens en Algérie sont concentrés dans cinq principaux secteurs, à savoir l'industrie du ciment, les télécommunications, l'hydraulique, les travaux publics et le bâtiment. Le président du conseil des ministres égyptien, Ahmed Nadhif, reçu hier par le président Bouteflika, a estimé que les échanges commerciaux entre l'Egypte et l'Algérie seront davantage consolidés après la signature d'une série d'accords dans plusieurs domaines. Outre le secteur de l'industrie, une vingtaine d'accords devront être signés entre les deux pays concernant la santé, l'éducation, l'enseignement supérieur, la recherche scientifique, la culture, les transports, la communication et le sport. Par ailleurs, en dépit des efforts consentis de part et d'autre, les observateurs du climat d'affaires existant entre l'Algérie et l'Egypte, estiment que les relations prévalant entre les deux pays, comme avec le reste des pays arabes d'ailleurs, demeurent très faibles. D'aucuns estiment que cette faiblesse est plutôt due au fait que l'Algérie ne déploie pas assez d'efforts afin d'encourager ces investisseurs. Les contraintes bureaucratiques conjuguées au système financier algérien jugé obsolète sont, entre autres, des restrictions majeures qui mettent les bâtons dans les roues des opérateurs économiques arabes. Nous citerons, en ce sens, les obstacles auxquels fait face le groupe émirati, Emaar, investisseur dans l'immobilier. Ce groupe, qui avait affiché son intention d'investir pas moins de 25 milliards de dollars, dans divers projets, est en butte à des problèmes inextricables. Ils sont relatifs, notamment au foncier. Un casse-tête auquel l'Etat algérien devra remédier au risque de freiner le fameux Plan de relance économique entamé en grande pompe.