Les frites deviennent un produit de luxe ou presque, avec le doublement des prix de la pomme de terre, une envolée reflétant à la fois les mauvaises récoltes du tubercule au niveau national, voire international. Si la flambée du prix de la poudre de lait sur le marché mondial a entraîné des crises dans pas mal de pays émergents, notamment au Maghreb (Algérie-Maroc), celle des cours de la pomme de terre commence à se faire sentir,également dans les pays grosconsommateurs de ce produit alimentaire. La pomme de terre est en passe,de devenir un véritable produit de luxe. Les prix de la pomme de terre ont été multipliés par quatre en un an, pas seulement en Algérie, mais dans beaucoup de pays. Une hausse imputable aux mauvaises récoltes de l'été dernier en Europe. Mais pas seulement. Les agriculteurs délaissent la pomme de terre pour les biocarburants. Moins cultivé qu'avant, le tubercule devient rare et donc cher. Chez nous, la pomme de terre est cédée à 60, voire 80 DA le kilogramme. Hormis la pomme de terre, les prix des fruits et autres légumes brident toujours la consommation des ménages. En fait, leur envolée coïncide tout à fait avec la hausse des températures ! Bien que les produits de saison soient largement disponibles, il n'en demeure pas moins vrai que la mercuriale qui monte en flèche déçoit plus d'un. Le plafond des prix pratiqués est de 90 DA pour les légumes et 500 DA pour les fruits. La tomate à 40 et 50 DA/kg, la courgette à 50 DA/kg, la laitue à 60 DA/kg, les haricots verts à 60 DA/kg, le concombre à 40 DA/kg, le navet et la carotte respectivement à 40 et 50 DA/kg, la betterave à 40 DA/kg, l'oignon à 20 DA/kg, le poivron et le piment vert respectivement à 80 et 90 DA/kg. Côté fruits, la pastèque à 60 DA/kg, le melon à 100 DA/kg, la cerise à 500 DA/kg, la banane à 80 et 110 DA/kg, la pomme à 120 à 200 DA/kg et les dattes à 220 DA/kg. Pour ce qui est des viandes, le poulet est cédé à 280 DA/unité et la viande bovine à 650 DA/kg. Les ménagères ont vraiment du mal à remplir leurs couffins. Pour revenir à la pomme de terre, depuis maintenant presque une année , le prix de ce produit de large consommation n'est pas descendu au-dessous de la barre des 40 DA. On a beau annoncer une baisse des prix avec l'arrivée de nouvelles récoltes mais rien n'a changé à vrai dire. Les prix sont restés quasiment les mêmes. Les raisons de l'envolée des prix, évoquées de part et d'autre font état d'un dysfonctionnement dans les circuits de commercialisation et la baisse des récoltes. Néanmoins, au-delà de ces donnés nationales, la production de la pomme de terre au niveau mondial a connu un déclin depuis déjà l'été dernier. En Europe, les récoltes sont médiocres. A la Bourse belge de la pomme de terre, la tonne de "bintjes" , une variété courante la plus cultivée en Belgique (60%), valait, il y a quelques jours, 300 euros, soit le double du prix affiché un an plus tôt. En 2003, année de surproduction, la patate valait dix fois moins. Selon les professionnels, la hausse n'est pas terminée. La tonne de pommes de terre pour livraison est négociée à 361 euros sur le marché à terme d'Hanovre, en Allemagne. Un mois de juillet caniculaire suivi d'un coup de froid en août ont endommagé les récoltes dans les principaux pays producteurs européens en 2006. Selon le Comité français interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT), la récolte pour la campagne 2005-2006 aurait baissé de 21% en Allemagne, 16,4% en Belgique et 16% aux Pays-Bas. En France , la production aurait été inférieure de 8% et en Grande-Bretagne de 6,6%. En 2007, on s'attend, également, à une baisse de la production au vu des conditions climatiques sévissant en Europe. Globalement, en 2006, l'Europe des 25 aurait récolté autour de 60,5 millions de tonnes, en repli de 8% par rapport à 2004-2005, soit le plus faible volume enregistré depuis cinq ans. Aussi, la situation n'a guère été plus brillante aux Etats-Unis comme au Canada, pays dont la moitié des pommes de terre sont transformées en frites.