Après son adoption par l'Assemblée populaire nationale, jeudi dernier et le long débat qui l'a précédé, c'est au tour des membres du Conseil de la nation d'avoir à passer à la loupe le même document qui leur est soumis depuis hier. Les députés ont adopté le programme avec une majorité confortable de 315 députés. Aussitôt présenté, le débat a commencé au Sénat. Il durera trois jours. Tout comme la chambre basse, des séances de nuit sont prévues. Le débat se poursuivra toute la journée d'aujourd'hui.Le chef du gouvernement reprendra la parole mardi pour répondre aux remarques soulevées par les intervenants. La session de printemps est toujours en cours au Conseil de la Nation qui devra se clôturer fin août avec le nombre important de projets qui devraient atterrir au Palais Zirout Youcef . En vertu de la loi organique du 8 mars 1999 , fixant l'organisation et le fonctionnement des deux chambres du Parlement, le chef du Gouvernement devra soumettre sa " feuille de route " dans un délai de moins de dix jours après son adoption par l'APN . La Constitution stipule, en son article 80, que les deux chambres du Parlement doivent débattre du programme de l'Exécutif. Le chef de l'Exécutif a répété, hier, ce qu'il a déjà développé devant les députés, en réaffirmant les objectifs du programme en matière de relance économique, de consolidation de l'autorité de l'Etat et de poursuite de la politique de réconciliation.Il a également rappelé que le programme en discussion est l'émanation de celui du président de la République dont il convient d'asseoir sa mise en œuvre pour en garantir des résultats probants. Abdelaziz Belkhadem en a énuméré les réalisations acquises et les projets à venir.Il a cité les projets sociaux mais aussi les grandes orientations des différentes réformes touchant à l'Etat, la justice ou l'éducation. Avec 144 membres, les débats au Conseil de la nation prennent moins de temps. Si l'issue du vote ne risque pas de surprendre, les interventions des sénateurs, durant les journées du lundi et mardi, sont attendues. Sur 144 membres du Conseil de la Nation, 48 ont été nommés par le président de la République, 39 sont issus des rangs du FLN et 30 appartiennent au RND . Avec le renfort du MSP qui compte dix élus, le programme passera comme une lettre à la poste. La note discordante sera le fait des deux membres du RCD. Ce n'est pas assez pour donner du relief à un débat qui risque d'être plat. Le projet de révision de la loi électorale, des codes communal et de wilaya, celui de la loi sur les associations et les manifestations publiques ne manqueront pas de retenir l'attention de par leur caractère politique et leurs répercussions sur la vie politique future. Pour avoir été l'objet de polémique déjà à l'APN, la révision des codes communal et de wilaya est évoquée par Belkhadem avec une assurance supplémentaire : le projet ne réduira pas les attributions des élus mais clarifie les rapports entre les intervenants dans la gestion des affaires locales de la cité. Un peu comme l'a déjà signifié le ministre de l'Intérieur qui a reproché aux députés d'avoir mal lu le document qui s'attarde aussi sur les mécanismes de financement des collectivités locales, considérés comme le talon d'Achille des APC.