Après son adoption par l'Assemblée populaire nationale, jeudi dernier, c'est au tour des membres du Conseil de la nation d'avoir à passer en revue le programme du gouvernement Belkhadem qui leur est soumis depuis dimanche. La majorité des sénateurs intervenants ont insisté sur la nécessité de développer une économie basée sur des ressources outre que les hydrocarbures, citant dans ce contexte l'agriculture, le tourisme et les petites et moyennes entreprises. Pour Abdelaziz Belkhadem, le programme qu'il présente "consacre la bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques à la faveur de la poursuite de la réforme de la justice et des structures et missions de l'Etat". Le programme vise à renforcer "l'Etat de droit et la bonne gouvernance et tend à relancer l'administration régionale, à travers un appui à la décentralisation et en dégageant au mieux les attributions à répartir entre l'Etat et les collectivités locales". Il a, dans ce sens, insisté sur la nécessaire "révision des lois de la wilaya et de la commune et de finaliser le statut de l'élu de façon à établir une relation basée sur la confiance entre ce dernier et le citoyen". S'agissant de la réforme de la justice, le chef du gouvernement a souligné la nécessité de consolider l'autonomie de la justice, d'assurer les meilleures conditions aux justiciables, d'adapter la législation aux normes mondiales en matière des droits de l'homme, d'améliorer les conditions carcérales et de développer les ressources humaines dans le secteur considéré. Pour ce qui est du secteur de la communication, M. Belkhadem a indiqué que le gouvernement s'attellera à la concrétisation des recommandations contenues dans le document portant stratégie de la relance du secteur examiné en Conseil du gouvernement. Evoquant le secteur économique, M. Belkhadem a estimé nécessaire la poursuite de la modernisation et de la réforme du système fiscal, du système douanier et de la gestion des biens de l'Etat au service de l'économie nationale. Il s'est, à ce propos, félicité des résultats positifs réalisés dans ce domaine, notamment le remboursement anticipé de la dette à moyen et long termes en la ramenant à 5 milliards de dollars à fin 2006. La croissance a, quant à elle, atteint le taux de 5,3% hors hydrocarbures, a-t-il ajouté, indiquant que l'inflation demeure contrôlée même si les prix à la consommation ont augmenté de 25%. S'agissant du développement du secteur de l'industrie, le chef du gouvernement a rappelé la stratégie y afférente, outre la mise en place de politiques industrielles visant à relancer ce secteur vital qui demeure, a-t-il dit, "prometteur quant à la réalisation de la croissance et une source importante pour la création des investissements et de nouveaux emplois". Le chef de l'Exécutif a évoqué, en outre, les projets en cours dans le secteur du commerce, notamment l'organisation du marché, la protection du consommateur et le remboursement des frais de transport vers les régions du sud. Au chapitre des technologies de l'information et de la communication, il a mis en exergue l'intérêt qu'accorde le gouvernement à ce secteur, soulignant la poursuite des efforts visant la mise en place de la Société algérienne de l'information. Par ailleurs, la réconciliation nationale reste la condition sine qua non d'une relance économique, ont estimé les sénateurs. De son côté, Belkhadem a réitéré la détermination du gouvernement à poursuivre "la lutte contre le terrorisme qui, a-t-il dit, est étranger aux valeurs de notre religion et de notre civilisation". Le débat s'est poursuivi toute la journée d'hier. Le chef du gouvernement reprendra la parole aujourd'hui pour répondre aux remarques soulevées par les intervenants.