La Grèce a accordé, avant-hier soir, un nouveau délai à ses créanciers rétifs jusqu'au 4 avril pour qu'ils participent au plan de restructuration d'une partie de sa dette souveraine, dit PSI, a indiqué un communiqué du ministère des Finances. La République hellénique a décidé de prolonger jusqu'au 4 avril à 19H00 GMT le délai pour la participation des détenteurs des obligations grecques gérées par le droit étranger ainsi que pour des obligations des sociétés grecques garanties par l'Etat, a indiqué un communiqué ministériel. La Grèce avait initialement donné un délai supplémentaire jusqu'au 23 mars à 20H00 GMT pour ces obligations représentant environ 8 milliards d'euros. L'échange concret de cette catégorie concernée de titres est prévu le 11 avril dans le calendrier officiel du PSI (Private sector involvement). Dow Jones a indiqué dans l'après-midi à quatre heures de l'expiration du délai initial, qu'un nouveau délai devrait être accordé. Après l'achèvement de la partie essentielle de l'opération d'échange des titres du droit grec le 9 mars, la Grèce a effacé quelque 105 milliards d'euros de sa dette, soit 96% de l'objectif, sur un total de 206 milliards d'euros d'obligations détenues par les créanciers privés du pays (banques, assurances et hedge funds). Au passage, les créanciers privés ont perdu plus de 70% de la valeur comptable des titres qu'ils détenaient, et qui ont été échangés contre de nouveaux titres. Le PSI vise à effacer au total quelque 107 milliards de la dette souveraine du pays afin de la ramener à 120,5% du PIB en 2020 au lieu de plus de 160% actuellement. L'ex-ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, qui a piloté l'opération, avait mis en garde les résistants contre toute obstination: Nous savons protéger nos intérêts et ceux de la zone euro (....) certains peuvent croire qu'ils pourront réussir à être totalement remboursés, mais c'est une pensée naïve, avait-il affirmé. Le succès rencontré jusque-là par la restructuration a ouvert la voie au déblocage par la zone euro et le FMI d'un deuxième plan de renflouement du pays, prévoyant le déblocage au total d'ici 2015 de nouveaux prêts de 185 milliards d'euros, après ceux de 73 milliards déjà reçus depuis mai 2010, lors du premier plan d'aide européen à la Grèce. Sur cette nouvelle enveloppe, Athènes a déjà reçu le 20 mars un premier versement de 7,5 milliards d'euros. En incluant un effacement de dette de 107 milliards d'euros, l'effort financier total en faveur de la Grèce depuis 2010 portera d'ici 2015 sur 365 milliards d'euros. Les banques veulent retarder la publication des résultats annuels Les banques grecques, qui ont subi des pertes importantes dans l'opération d'effacement d'une partie de la dette souveraine du pays, ont demandé le prolongement du délai de la publication de leurs résultats annuels de 2011, a-t-on appris, avant-hier, de la Commission du marché des capitaux. Les banques devaient initialement publier leurs résultats annuels d'ici le 31 mars. Leur demande de prolonger ce délai sera examinée par la Banque de Grèce et la Commission du marché des capitaux de la Bourse d'Athènes et une décision doit être prise d'ici la semaine prochaine, a indiqué un responsable de la Commission, sous couvert d'anonymat. Les banques grecques avaient déjà bénéficié d'un délai de 15 jours pour la publication des résultats semestriels en juin 2011, lorsqu'elles avaient dû provisionner dans leurs comptes semestriels une décote de 21% sur les obligations grecques qu'elles détenaient, a rappelé ce responsable. A l'issue de la première phase de la restructuration de la dette souveraine du pays, concernant les obligations du droit grec, les créanciers privés détenant des titres grecs, dont la majorité étaient les banques grecques, ont accusé des pertes réelles comptables de plus de 70%. Mais le plan de soutien international à la Grèce a prévu de financer la recapitalisation des banques grecques, dans le cadre du deuxième prêt de 185 milliards d'euros que la zone euro et le FMI ont récemment accepté de verser d'ici 2015. Une réunion sur la recapitalisation des banques, qui doit commencer après l'achèvement de la procédure de la restructuration de la dette du pays, a eu lieu, avant-hier après-midi, sous l'égide du nouveau ministre des Finances, Philippos Sahinidis, a indiqué une source ministérielle. Y ont participé le gouverneur de la Banque de Grèce (BdG), Georges Provopoulos, et les directeurs des principales banques grecques. Parmi les sujets traités, les liquidités sur le marché et les résultats d'une enquête menée depuis plusieurs mois par la société américaine BlackRock sur les comptes des banques grecques, a indiqué l'Agence de presse grecque, Ana (semi-officielle). D'ici fin mars, les banques doivent soumettre à la BdG la version définitive de leurs plans de recapitalisation avant de commencer à lever des capitaux sur le marché et, si besoin, de bénéficier de l'aide du Fonds européen de stabilité financière (FESF), selon M. Provopoulos.